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Sur décision du wali: Des comités exécutif-APW pour la mise en œuvre des recommandations de la session

par Houari Saaïdia

« Quand on veut liquider un sujet, on le noie dans les stéréotypes administratifs. Une recommandation reste lettre morte si elle n'est pas suivie d'effet en pratique. Alors, ne mordez jamais à l'appât des réponses expéditives et toutes faites de certains directeurs exécutifs. On n'est pas là pour faire le constat. Ni pour caresser les problèmes. Mais pour les régler ».

C'est au moment où le SG de wilaya a fini de faire lecture du document censé résumer le sort des recommandations de l'APW consignées lors de la session ordinaire précédente que le wali a émis ce message à double sens. A double destination aussi : à l'égard des membres de l'assemblée élue et des membres de l'exécutif, à la fois. Dans la forme et dans le fond, la prise en charge par l'exécutif de la liste des recommandations ayant sanctionné la plénière écoulée ne répond pas à un strict minimum de sérieux. Les 19 points inscrits dans le compte-rendu de l'APW à l'issue des travaux de sa 2ème session ordinaire 2019, qui se rapportaient tous au dossier principal de l'ordre du jour d'alors, le secteur du transport en l'occurrence, n'ont valu pour le gestionnaire concerné qu'une 21x27 et un petit fichier Word en guise de réponse « officielle » de la part de la DTW. Et ce n'était pas la lecture texto du papier par la voix neutre du secrétaire général de wilaya qui pouvait y ajouter quelque chose.

Comme si le contenu et la qualité abyssaux de la prise en charge réservée par la direction exécutive concernée au diagnostic de l'APW relatif au secteur ciblé ne suffisaient pas, on a eu droit dans la salle hémicycle à une forme stéréotypée et stérile de communication par rapport à ce point. On a néanmoins des raisons de penser que si ce document a été lu, et de cette manière machinale, c'était fait a priori sciemment pour mettre à nu, en plénière, cette grosse faille dans la relation APW-exécutif, à savoir le non-suivi par l'administration locale des recommandations adoptées à l'occasion des AG de l'assemblée élue. Le président de l'APW, Meliani Abdelkader, a mis le doigt sur la plaie.

POUR UNE PRISE EN CHARGE SERIEUSE DES RECOMMANDATIONS APW

« Nos recommandations s'évaporent entre deux sessions. Nous ne voulons pas qu'une session en chasse une autre. Tout en faisant table rase du passé, nous voulons instaurer dès aujourd'hui cette tradition qui consiste à évaluer la mise en œuvre des recommandations de la session écoulée avant d'en venir à l'ordre du jour ». Une suggestion qui correspondait à l'esprit et à la lettre de la ligne de pensée du wali Djellaoui Abdelkader qui, appréciant à sa juste valeur l'idée exprimée par le P/APW, lui a aussitôt donné corps : des comités mixtes exécutif-APW chargés du suivi du processus de mise en pratique des recommandations de la session. Le directeur du secteur concerné et le président de la commission permanente APW qui lui correspond seront les acteurs principaux de ces comités, lesquels seront placés sous l'égide du wali si les questions auxquelles se rapporte la recommandation relèvent d'un ordre de compétence central, ou sous l'égide du SG de wilaya si elles sont d'ordre local. Cela exige au départ la plus grande dextérité dans la consignation des recommandations pour filtrer celles les plus pertinentes. Séparer le bon grain de l'ivraie, là est le vrai premier travail. La longue et non moins chargée liste des recommandations dont a accouché la session APW de juin consacrée au transport, remise au goût du jour par la voix linéaire du SG, est là pour témoigner de ce manque de professionnalisme dans ce registre-là en particulier. Passer au crible fin les recommandations recueillies, c'est canaliser la mission et préciser les objectifs pour les comités du suivi à mettre sur pied. Cela porte un nom : le pragmatisme.

LE WALI ET SON SG A LA TETE DES COMITES DE SUIVI EXECUTIF-APW

En vieux routier de la « Locale » et homme d'action partout où il atterrit, M. Djellaoui avait anticipé, bien avant, la problématique liée à ce qui est jusque-là l'un des maillons faibles de la ville d'Oran, le secteur du transport. Qui d'ailleurs est sans directeur depuis des mois. Il a fait savoir qu'un gestionnaire qui connaît bien son sujet et sa matière a été désigné par le ministère des Transports à la tête du secteur local et sera installé incessamment. Jugeant caducs et périmés et le plan de la circulation et le plan de transport (le premier adopté en 2003, le deuxième en 2014), le chef de l'exécutif M. Djellaoui a indiqué que ces deux instruments seront actualisés à brève échéance. Le grand rendez-vous de l'été 2021 sera, cela s'entend, un élément à prendre en ligne de compte dans ces réajustements, au même titre que l'instrument d'aménagement et d'urbanisme PDAU (révisé), a-t-il dit en substance. Au crédit du « nouveau » wali, on mettra cet autre acte de gestion d'audience qui démontre, si besoin en est, la sincérité de M. Djellaoui lorsqu'il disait en préambule de son allocution d'introduction que « l'APW n'est pas seulement une chambre d'enregistrement, un organe délibérant » et que « si la wilaya dispose certes de ses propres canaux pour le recueil d'informations fiables, l'APW en tant qu'assemblée représentante des citoyens n'en demeure pas moins bien informée sur le quotidien des populations et sur la réalité de manière générale, du fait de son contact direct et permanent avec les citoyens ».

LES DIRECTEURS DES EPSP FACE A LEURS BILANS DEVANT L'APW

Au moment où le président de la commission APW de la santé, de l'hygiène et de protection de l'environnement a conclu son rapport sur l'état des lieux de la santé publique de proximité et a demandé la permission du P/APW pour faire défiler des photos « accablantes » prises lors des sorties inopinées à travers les EPSP, le wali a requis qu'on décale cette projection le temps que les directeurs des neuf EPSP rejoignent la salle. A son initiative et de son propre chef, en effet, il avait demandé au cours de la séance au directeur de la santé et de la population (DSP) de convoquer immédiatement les premiers responsables de tous les établissements publics de santé de proximité. Le wali voulait faire confronter les gestionnaires des EPSP avec les images de leurs établissements. Car très souvent, en effet, c'est le directeur du secteur qui est cloué au pilori. Les autres, qui vont du simple agent au chef de département ou directeur d'établissement en passant par le chef de service, eux, ils sont épargnés grâce au fusible : le directeur. Le rapport de la commission de la santé, de l'hygiène et de la protection de l'environnement de l'APW a appelé, dans ses conclusions, à opérer un équilibre sur la carte sanitaire de la wilaya en vue de combler le déficit signalé en matière de prestations.

SANTE : ENTRE DISPARITES, DESEQUILIBRES ET UN RENFORT A VENIR

Le rapport a insisté sur la nécessité d'opérer un équilibre dans la carte sanitaire par la création de nouveaux établissements sanitaires et le renforcement de ceux qui souffrent d'un manque de personnel médical et paramédical et d'agents d'hygiène et de maintenance en prenant en compte le type de formation de chacun notamment en se qui concerne leur comportement face aux malades. La commission a recommandé également la dotation des cliniques publiques et des salles de soins en équipements nécessaires pour contribuer à fournir des prestations médicales de qualité, particulièrement les appareils de radiologie de différents genres et des ambulances. Le wali a abordé à ce sujet certaines défaillances dans le secteur de la santé dans la capitale de l'Ouest algérien, soulignant toutefois que la situation n'est pas catastrophique et peut être améliorée. Il a indiqué que le secteur de la santé souffre de lacunes dans la gestion, annonçant la réception dans les prochains mois de quatre structures nouvelles, à savoir deux hôpitaux de 240 lits en cours de réalisation à Gdyel et à Sidi Chami, un autre de 120 lits à Oued Tlélat et un (60 lits) à El Kerma. Ces nouveaux hôpitaux contribueront à réduire la tension sur les hôpitaux et polycliniques d'Oran en raison de l'affluence des malades des wilayas limitrophes. La wilaya d'Oran est ceinturée actuellement de 50 polycliniques, 5 maternités, 173 salles de consultations ou chirurgie dentaire et 119 salles de soins, réparties sur les 26 communes.

Au deuxième jour, la session a traité trois autres dossiers : le secteur de l'hydraulique, notamment la situation des réseaux AEP et d'assainissement, l'enseignement supérieur avec effet zoom sur les œuvres universitaires ainsi que le secteur de l'emploi avec un rapport détaillé concernant les daïras d'Arzew et de Bethioua, connues par leurs pôles industriels et pétrochimiques.