Outrés et grandement inquiets pour leurs enfants, des parents d'élèves, scolarisés à la sordide école primaire Tayeb Nemmiche, située à quelques pas de la principale entrée de l'exigu et morbide marché communal des fruits et légumes du chef-lieu, ont observé dans la matinée du jeudi un sit-in de protestation devant le siège de la mairie et ce, pour dénoncer vivement la menace d'un imminent effondrement de la toiture dudit établissement scolaire, qui pèse sur la tête des écoliers.

Les dernières averses ont fait craindre le pire aux écoliers qui ont, selon leurs déclarations, nettement perçu des bruits de craquement, préludant l'affaissement du toit de cette école. Ils auraient suivi leurs cours la peur au ventre avant de rapporter l'information à leurs parents, sans susciter leur étonnement. Ces derniers vivement désappointés ont, en effet, affirmé que «nous avons vainement signalé, à plusieurs reprises, durant l'année écoulée et au début de celle qui est en cours, l'état de délabrement avancé de cette école, qui aurait dû en principe être ciblée par une grande opération de restauration pendant les grandes vacances et ce, pour offrir aux écoliers à la rentée des classes les meilleures conditions d'accueil conformément aux normes universelles. Hélas, rien n'a été entrepris et nos enfants sont constamment exposés au danger». Nos interlocuteurs escomptent observer une grande protesta en cours de semaine devant l'école en question, qu'ils ont qualifiée de «honteuse». Il n'est pas à écarter que des parents d'élèves d'autres écoles se joignent au rassemblement annoncé. Notons que la responsable de l'école Nemmiche Tayeb a catégoriquement refusé de commenter sur ce sensible sujet. Il importe de rappeler également que les parents d'élèves avaient signalé, l'année dernière, un effondrement partiel de la toiture des sanitaires qui, fort heureusement pour les écoliers, s'est produit pendant les heures de classe. Là aussi, la même responsable n'a pas tenu à commenter cet incident. Toujours est-il que las d'attendre une hypothétique intervention des responsables locaux concernés, les parents d'élèves lancent un appel pressant au wali d'Oran pour intercéder dans cette situation de déliquescence extrême qui expose au péril la vie de leurs enfants.

Il est utile de souligner que cette école primaire incarne parfaitement le piteux état des lieux d'une bonne partie des établissements scolaires essaimés à travers la contrée d'Aïn El-Turck, où les écoliers grelottent de froid sur leurs branlants et fendus bancs de classes, extrêmement surchargées, dépourvues de chauffage et aux vitres brisées. Les autorités qui se sont succédé depuis ces 20 dernières années ont promis et annoncé en grande pompe (informations rapportées à chaque fois par Le quotidien d'Oran) des projets de réalisation de nouveaux établissements scolaires. Le plouf spleen du pétard mouillé résonne toujours sur les assiettes retenues pour abriter ces chimériques projets, budgétisés et approuvés par la wilaya d'Oran. Comble de l'ironie !