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La vigilance et le traitement des arbres recommandés: Les oliviers d'Oran menacés par la mouche méditerranéenne

par J. Boukraa

Les oliviers de la région d'Oran sont menacés par la mouche méditerranéenne. Connue par les profanes comme la mouche des olives, les experts l'appellent le Dacus Oléae. Le réseau de surveillance de l'institut national de protection des végétaux installé, a révélé les premières captures de mouche de l'olive dépassant le seuil de nuisibilité au niveau de quelques exploitations notamment dans la daïra de Boutlélis. La production risque d'être compromise cette année si les agriculteurs ne traitent pas leurs oliviers. Le climat actuel, avec des températures variant entre 18 et 30 degrés, favorise beaucoup l'apparition de la mouche d'olive, notamment dans la période allant de septembre à la récolte. Le stade phénologique actuel des oliviers est au « grossissement des fruits » ; stade réceptif aux attaques de cet insecte extrêmement nuisible. L'olive attaquée vire au noir et peut tomber au sol. Pour faire face à cet insecte, l'Institut national de protection des végétaux de la station régionale d'Oran préconise la lutte biologique, dont le piégeage, jugé indispensable pour détecter l'apparition des adultes dans les vergers et permettre un positionnement optimal des traitements. A cet effet, l'INPV invite les oléiculteurs des régions concernées à entamer, dès à présent, les traitements nécessaires par la pulvérisation d'un insecticide approprié. Dans les autres régions, les oléiculteurs sont appelés à rester vigilant et se tenir prêts à intervenir par un traitement dès que les bulletins d'avertissements agricoles le préconisent.

La mouche de l'olive est l'un des plus redoutables ravageurs de la culture de l'olive en Algérie. Cet insecte se développe en présence de conditions climatiques douces et humides. Son aire de répartition touche pratiquement tout le nord du pays. Les variétés d'olives de table telles que la Sigoise et la Sevillane sont plus sensibles que les variétés à huile et ce, à cause de leur grosseur et de l'importance de leur chair. Les adultes commencent à faire leur apparition aux mois de février-mars. Ils périssent sans se multiplier (vie courte). Une deuxième apparition est observée entre juin-juillet et les femelles pondent sur les olives encore vertes et amères, on parle de la 1ère génération. La 2ème génération évolue entre juillet-août également sur les fruits encore verts. De fin septembre à novembre, une 3ème génération se développe toujours dans les fruits. Les générations se chevauchent et se succèdent l'une après l'autre. Les préjudices sont exclusivement commis par les larves qui se développent à l'intérieur de l'olive affectant directement l'alimentation du fruit, sa maturation et sa force d'attachement au pédoncule provoquant ainsi une chute accélérée des fruits atteints, synonyme d'une baisse palpable de rendement. D'autres dégâts d'ordre qualitatif peuvent être entrainés, qui se résument en une altération de la qualité de l'huile et une augmentation du taux d'acidité. Pour rappel, la superficie totale réservée à l'oléiculture à Oran avoisine les 8.500 hectares dont près de 6.800 hectares en production. La wilaya d'Oran est devenue ces dernières années un modèle en matière de développement de la filière oléicole.

L'oléiculture est ainsi en passe de supplanter progressivement celle des céréales dans certaines parties du territoire de la wilaya, notamment dans la zone de Hassiane, comme l'attestent les nombreuses exploitations consacrées à cette essence arboricole, longeant les axes routiers secondaires, vicinaux et de wilaya de cette collectivité locale.