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Hydrocarbures: Des Syndicats réclament le retrait de l'avant-projet de loi

par M. Aziza

  Le projet de loi sur les hydrocarbures adopté, dimanche dernier, par le Conseil des ministres, continue à susciter un concert de critiques. Des Syndicats de différents secteurs ont exigé le retrait de cet avant-projet de loi et son report.

Les syndicats autonomes de l'Education se sont déjà exprimés sur la question bien avant la tenue, aujourd'hui, de la réunion de la Confédération des syndicats algériens (CSA).

Une rencontre qui sera dédiée au débat sur la situation politique du pays et aussi sur l'adoption d'une position commune à l'égard de la loi sur les hydrocarbures.

Lyès Merabet, le coordinateur du CSA, a d'ores et déjà affirmé, à travers les médias, qu'une position forte sera adoptée à l'égard de ce projet de loi, dans le sillage des actions de protestation déjà envisagées pour le soutien du ?Hirak'.

Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'Education (Cnapeste) a exigé à travers, un communiqué rendu public hier, le retrait de cet avant-projet de loi. Il refuse l'exploitation des circonstances actuelles pour faire passer divers projets et prendre des décisions décisives dont dépendra l'avenir de générations futures. Et d'appeler à remettre à plus tard cet avant-après de loi. Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation (Satef) a pour sa part dénoncé la programmation de cet avant-projet de loi dans de telles circonstances. « Au beau milieu du débat politique dans le pays sur l'élection présidentielle que le pouvoir cherche à organiser en fonction de ses conditions (...) le gouvernement illégal propose un nouveau projet de loi sur les hydrocarbures, tandis que la plupart des gens attendaient une loi pour restituer les biens volés et les nationaliser » lit-on dans le communiqué du syndicat rendu public, juste après le rassemblement de protestation dimanche passé contre l'avant-projet de loi à Alger. Le Satef rappelle que « cette nouvelle loi a été préparée par les autorités depuis le début de l'année 2018, lorsque l'ancien président-directeur général de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a déclaré qu'un cabinet d'avocats américain et d'autres consultants avaient été nommés pour aider à la rédaction d'une nouvelle loi sur l'Energie visant à attirer les investissements ». Et d'ajouter que « ce projet de loi, selon les experts, reflète l'acquiescement des autorités publiques aux diktats des compagnies pétrolières internationales, voulant acquérir la propriété du pétrole en cas de découverte, ce qui est considéré comme une menace pour la souveraineté nationale » et ce « en hypothéquant l'avenir des générations futures». Les syndicalistes déplorent également le fait que cette loi autorise également l'exploitation du gaz de schiste, malgré la contestation populaire contre cette option, et ce depuis 2014. « Les manifestations dans le sud du pays étaient très nombreuses. Elle ont duré plus de cinq mois pour contester l'exploitation du gaz de schiste, en raison des risques environnementaux pour l'homme et pour les ressources hydriques».

Enfin, le Satef dénonce les tentatives d'imposer cette loi « en dehors du cadre démocratique par le biais d'institutions illégales ». Et d'exiger son retrait immédiat jusqu'à l'élection des institutions et la nomination d'un gouvernement qui reflète les orientations du mouvement populaire.

Même son de cloche chez l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), réputée proche du pouvoir, qui par le biais de la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie a demandé, dans un communiqué rendu public, le report de cet avant-projet de loi. Pour cette fédération, « ce texte a été approuvé dans une certaine opacité, il n'a pas été soumis à la concertation des partenaires sociaux conformément à la tradition, notamment quand il s'agit de textes fondamentaux qui engagent l'intérêt national », lit-on dans le communiqué. « La Fédération nationale des travailleurs du pétrole, de gaz et de chimie n'a pas été associée au processus d'élaboration du texte et n'a pas été dûment informée», selon le même communiqué.