Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Bouira: Les avocats battent le pavé

par Farid Haddouche

Les avocats de Bouira ont organisé hier samedi une marche au chef-lieu de wilaya. En effet, cette manifestation s'est déroulée suite à l'appel lancé par l'ordre des avocats de Bouira.

Les robes noires se sont rassemblées devant le siège de la cour avant d'entamer la marche. Me Ouafya Sidlhoum, bâtonnier de l'ordre des avocats, qui prenait la tête de la marche, nous dira «nous sommes là aujourd'hui à manifester pour commémorer la date du 5 octobre qui est une référence du combat pour les droits et les libertés avec son lot de martyrs, d'une part, et pour réitérer notre soutien indéfectible au mouvement populaire, d'autre part».

Les manifestants, tout au long du parcours de leur marche, n'ont pas arrêté de scander des slogans hostiles au système tels que «Libérez les détenus d'opinion», «Ya Amirouche ya El Haoues Bouregaa mahoulabess !» «Ya El Hirak El difaâ rahou maâk (Oh mouvement la défense est à tes côtés» et «Barakat barakat mine nidham el îssabattes ! (Assez du régime des clans !). Me Khodir Ait Yahiatène, un autre avocat membre du barreau, a tenu à souligner que «nous adhérons pleinement à la légitimité des revendications du peuple, et essentiellement pour ce qui est de la défense de ses droits légitimes. Le pays a besoin de sérénité et non d'une situation conflictuelle».

Les avocats de la wilaya de Bouira, arrivés à l'esplanade du la maison de la culture Ali Zaamoum, marqueront une halte. Me Rabie Toumi nous fera comprendre : «En considérant que l'avocat est une partie du peuple et le symbole de la défense et de la protection des droits individuels et des libertés publiques et privées, dans ce cas, il se doit d'exprimer son adhésion totale et sans équivoque à la démarche pacifique du peuple». D'autres avocats que nous avons rencontrés ont clairement défini que «l'ordre des avocats de la wilaya de Bouira s'adresse aux autorités pour leur faire savoir que «nous sommes intimement convaincus de la légitimité des revendications du peuple, surtout pour ce qui est de son refus catégorique des élections, à plus forte raison quand ce gouvernement est maintenu. En clair, le peuple veut le changement de ce système corrompu dans sa totalité». A ce moment précis, les robes noires ont appelé l'assistance à observer une minute de silence à la mémoire de tous les martyrs de la démocratie. Après cela, un avocat venu de la wilaya de M'sila fera une intervention dans laquelle il soutiendra que «notre pays a traversé depuis l'indépendance plusieurs étapes de redressement, et a connu des changements dans les Constitutions au gré des circonstances, jusqu'à celle de 2016 qui pourtant garantit les droits et les libertés. Malheureusement, nous constatons que des dépassements continuent de se produire». Deux autres avocats venus de la wilaya de Tizi-Ouzou et de Sétif feront des déclarations dans le même sens. Plus loin, nous avons observé un carré d'avocates et d'avocats brandir le portrait de l'élue APW de la wilaya de Tizi-Ouzou, Samira Messousi, originaire de la wilaya Bouira, détenue à la prison d'El Harrach. A cet effet, les avocats ont été unanimes à demander la libération de tous les détenus d'opinion, notamment ceux originaires de la wilaya de Bouira qui compte au moins 6 détenus. Me Ghania Becheur, chargée de l'administration générale, des relations extérieures, de la formation et de la formation continue au barreau de Bouira nous dira : «Nous réclamons la libération des détenus d'opinion, et le respect des procédures afin d'éviter les arrestations arbitraires contraires à la loi».