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Tébessa: Le SOS des zones frontalières

par A. Chabana

  Concrètement, comment faire et selon quelles perspectives pourra-t-on initier un programme stratégique de développement des zones frontalières ? Ces questions taraudent depuis longtemps les pouvoirs publics, dont l'objectif final est l'amélioration des conditions de vie des habitants de cette bande, en œuvrant surtout à leur sédentarisation, notamment parmi les jeunes, les plus exposés au chômage. Cela passe forcément à travers des projets de développement, tous secteurs confondus, conditionnés par des critères, sans lesquels l'opération risque de se retrouver coincée. L'Etat a dépensé de l'argent sur plusieurs segments, sauf qu'un problème de dysfonctionnement fait que les résultats sont souvent en deçà des attentes.

Avec dix communes frontalières situées sur une bande de près de 300 kilomètres du nord au sud, la wilaya de Tébessa offre des atouts, de disponibilités de ressources naturelles et de main-d'œuvre pour postuler à mieux.

Le revers de la médaille, ce déficit en matière d'infrastructures de base, encore insuffisantes (réseau routier, AEP, structures sanitaires, activités commerciales et unités de service public) ainsi que des disparités. Ce qui constitue un frein devant les initiatives volontaristes des autorités locales.

Le secteur de l'agriculture, à titre d'exemple, où l'ambitieux programme de modernisation du système d'irrigation et l'augmentation des terres agricoles irriguées, l'attribution de milliers d'hectares à des exploitants, dont beaucoup de jeunes, la création de périmètres d'exploitations agricoles, la mobilisation des ressources hydriques, tout cela devient un souci majeur pour les gestionnaires locaux.

L'Etat accorde un intérêt particulier à cette région longtemps mise en marge des mécanismes de développement local et qui aujourd'hui constitue une priorité et doit être préservée et revalorisée, de certains fléaux sociaux. Pour ce faire, quelle stratégie doit être adoptée pour drainer l'investissement dans des projets visibles ? A signaler l'existence de quatre postes-frontières terrestres qui peuvent faciliter pour les opérateurs économiques les opérations d'import-export. A Ouenza, Bir El Ater ou encore Saf Saf Ouesra et Oum Ali, les populations sont dans l'expectative, attendant une sortie du tunnel. Le non-emploi, l'insuffisante prise en charge sociale, les retards dans les réalisations, le déséquilibre constaté dans les dotations des équipements publics, sont autant de signes, d'un manque à gagner, un SOS que les responsables doivent inscrire lisiblement sur leur agenda.