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Hennaya: Chaussées déformées, espaces verts desséchés, habitants exaspérés

par Khaled Boumediene

De la rue de l'école «Sahnoune Tayeb» au cybercafé «Bentoumi Bouziane» en passant par le centre payeur de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS), les automobilistes doivent composer en cet été avec une chaussée très dégradée à Hennaya (10 kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Tlemcen). En effet, faute de réfection de la chaussée de cette artère après ouverture de tranchées pour des travaux de réhabilitation et de passage des conduites et branchement d'eau potable réalisés par une entreprise privée désignée par l'Algérienne des eaux (ADE), d'énormes affaissements et trous rendent la conduite compliquée et provoquent la colère des riverains. Les automobilistes, qu'ils soient originaires de Hennaya ou qu'ils traversent la commune, doivent composer avec une chaussée sérieusement dégradée. Lorsqu'ils se croisent sur cette route à deux voies, très rétrécie, ils craignent de se heurter. Rahou, qui habite le secteur de Derb Lagha, est exaspéré : « Cela fait plusieurs mois que ça dure ! Toute la population en a marre parce que nos voitures sont abîmées à cause de ces affaissements et trous. C'est moi-même qui ai remblayé la tranchée à côté de notre maison avec du gravier, car les travaux de remise en état et d'entretien de la chaussée n'ont pas été exécutés par l'entrepreneur qui a réalisé cette opération de réhabilitation des conduites d'eau. Cette situation déplorable de la route apporte une grande gêne aux riverains qui ne peuvent accéder facilement à leurs propriétés, et complique également l'écoulement des eaux pluviales lors des averses. Pas plus que vendredi dernier, deux camions transportant des moutons vers le marché hebdomadaire de bestiaux de Hennaya se sont percutés. J'ai entendu le choc à 7 heures du matin de notre maison. Fort heureusement aucun blessé n'est à déplorer. L'accident a bien sûr un lien direct avec les travaux bâclés menés sur cet endroit par l'entreprise et le resserrement de la circulation sur cette rue très fréquentée». Le Hennaoui affirme avoir interpellé l'APC à de multiples reprises mais en vain. Cette situation pénible est aussi vécue par les nombreux riverains de la rue « Belhassaïne Miloud», le rue du marché, la rue de la maison de Jeunes, la rue de l'abattoir ainsi que par de nombreux autres habitants de la cité «la Gare», «Khemisti» et «Aïn El Hadjar».

Par ailleurs, de nombreux espaces verts d'accompagnement des voiries de Hennaya ont séché en cette période de chaleur. Victimes de sécheresse, les fleurs et toute la petite végétation qui ornent les ronds-points ont dépéri. «Toutes les végétations et fleurs de la ville meurent de soif ! On n'arrose plus ! Il est désormais du devoir de l'Assemblée Populaire Communale, que nous avons interpellée à plusieurs reprises, sans succès, de sauver ces petites plantes qui embellissent la ville. C'est un crève-cœur, une nature qui s'éteint », s'inquiète le responsable de l'association de protection de l'environnement de Hennaya, Abdelhafid Sahnoune. Un autre lieu près du siège de la Sûreté de daïra de Hennaya est délaissé au centre-ville. Il s'agit de la grande placette que les Hennaouis appellent « Cima » qui se trouve dans un état piteux. Les nostalgiques se rappellent encore de ce lieu charmant qui attirait le soir de nombreux autochtones. « Cette esplanade s'est convertie en un endroit sale. Les bacs à fleurs sont cassés, les bancs aussi, les petites plantes se sont asséchées et les balustrades et claustras du muret de clôture de cette placette sont aujourd'hui cassés à cause du manque d'entretien. Certaines personnes se réfugient même dans les coins de cet espace pour se soulager ! Il n'existe aucune volonté de redonner du charme à cette placette située au cœur de la ville », se lamentent des riverains de la rue de la Liberté.