La visite de la
ministre de la Culture, Meriem Merdaci, à Constantine
n'a pas été de tout repos pour les services de sécurité, qui ont dû user de
moyens musclés et opérer des arrestations pour disperser des manifestants qui
lui ont réservé un accueil chahuteur. Cela a déjà commencé à la veille de la
visite officielle, annoncée pour le jeudi 11 juillet, soit dans l'après-midi du
mercredi, où la ministre de la Culture, qui se trouvait à Constantine, avait
accompagné l'ambassadeur de Hollande (hôte de la ville des ponts pour sonder
des opportunités de coopération) lors de sa visite au palais Ahmed Bey. Une
fois sur place, un endroit très fréquenté de la vieille ville, la ministre
avait été accueillie par des manifestants qui lui ont fait comprendre qu'elle
était indésirable, dans son costume de ministre de la Culture, parce que tous
étaient d'accord à dire qu'il n'avait rien de personnelle contre elle.
«Dégage», criait la foule de jeunes hostiles. Il a fallu aux services de
sécurité d'intervenir, en opérant 5 arrestations parmi les manifestants, pour
permettre la poursuite de la visite du membre du gouvernement et de
l'ambassadeur de la Hollande. Le lendemain, jeudi 11 juillet, le même scénario
a été remis au goût du jour, lors du passage de la ministre à la maison de la
culture Malek Haddad, où elle devait se réunir avec les directeurs de son
secteur. Là, également, l'accueil n'a pas été des plus chaleureux par une foule
qui invitait la ministre à quitter les lieux, en scandant le slogan habituel
«dégage». Les services de sécurité ont procédé à l'arrestation de 4 personnes
parmi les manifestants. Toutes les personnes arrêtées dans ce cadre ont été
relâchées peu de temps après, juste après un examen de situation au cas par
cas, assurent des sources sécuritaires. Ce qui est arrivé à la ministre de la
Culture, faut-il le souligner, n'est pas un exemple isolé, d'autres ministres
n'ont même pas réussi à poser pied au sol et effectuer leur visite dans
certaines wilayas, car ils ont été pourchassés par une foule en colère qui
rejette tout le gouvernement de Bedoui.