La
deuxième semaine du mois sacré a été caractérisée sur les plages de la contrée
d'Aïn El-Turck par
l'apparition précoce et illicite de solariums et d'une cohorte de
pseudo-gardiens de parking à la mine patibulaire, reconnaissables à leurs
gilets fluorescents vert pistache et/ou rouge, traînant leurs guêtres dans les
ruelles longeant la façade maritime, leur territoire conquis. Toujours est-il
que nombre de familles et de groupes de jeunes et moins jeunes, venus d'Oran et
de ses localités limitrophes, pour tuer le temps sur ces plages après les
heures de bureau et certains, représentant un nombre restreint, le soir pour le
shour, n'ont pas, outre mesure, été très surpris par
la subite apparition de ces activités estivales ni encore par le sordide dans
lequel végètent les plages. Et comme le ridicule ne tue point, ce sont les
exploitants de ces solariums clandestins qui ont procédé au nettoyage de leur
territoire et ce, pour probablement n'avoir pas froid aux yeux en imposant leur
diktat le jour comme le soir pour les adeptes du shour
au bord de la mer. Il est pénible de signaler, pour la énième fois, le piteux
constat qui agresse le regard et l'odorat du plus imperturbable, et qui
s'identifie exécrablement à travers un grand éventail varié de détritus et
autres objets hétéroclites, tapissant ces plages, auxquels sont venus s'ajouter
des déblais provenant des constructions illicites avec vue sur mer depuis
l'avènement des bidonvilles. En dépit du nettoyage entrepris par les
exploitants des solariums clandestins, uniquement sur les lieux de leur
activité, ces prestigieuses plages où les rats glandouillent aux côtés des
chats de gouttière et des chiens errants sans offusquer vraisemblablement
quiconque. Les actes d'incivisme, qui s'identifient en plus à travers des
constructions et autres extensions illicites, ont encore ajouté une touche
noire supplémentaire à ce peu reluisant tableau, qui compromet grandement toute
offre d'un cadre de séjour agréable au bord de la mer. En effet, certaines
familles venues quelques jours avant l'entame du mois de carême, de différentes
régions du pays pour une prospection des lieux et ce, en vue de décider d'un
éventuel séjour sur cette côte, ont cependant rapidement désenchanté en
constatant de visu le piteux état de ces plages. L'importance du volet relatif
à la préservation de la propreté des plages ne semble pas être prise en
considération par certains citoyens, qui ignorent tout à priori des règles
élémentaires du civisme. Il importe de noter dans cette optique que le wali a
instruit les responsables des communes côtières de Bousfer,
d'El Ançor et d'Aïn El-Turck, pour désigner les aires de stationnement et ce, dans
le but d'appliquer le processus de perception des taxes de concession durant la
saison estivale. Ces directives visent en fait à assainir un tant soit peu la
situation dans cette activité saisonnière, qui s'est illustrée ces dernières
années dans la contrée d'Aïn El-Turck
à travers une incroyable anarchie au même titre que celle des solariums. Là où
le bât blesse réside dans le fait que ces infractions, qui donnent l'impression
d'être désormais tolérées, semblent à priori attendre de pied ferme l'ouverture
officielle de la saison estivale.