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Constantine - Les appelés maintenus sous les drapeaux reviennent à la charge

par A.El Abci

Près de 500 anciens militaires, appelés du service national, maintenus sous les drapeaux durant 6 mois au cours de la décennie noire, ont tenu jeudi dernier un rassemblement à la place Salah Bey pour soutenir le mouvement populaire et l'armée et aussi pour reposer pour la énième fois leurs revendications au ministère de la Défense.

Ils brandissaient le drapeau national et des banderoles sur lesquelles il était écrit «les militaires maintenus lors de la décennie noire adhèrent totalement aux slogans du Hirak du 22 février 2019», «la coordination de Constantine des 18 plus 6 soutient les réclamations du mouvement de protestation populaire et l'ANP avec l'espoir qu'elle va sauver le pays une fois de plus», notamment.

De même qu'ils scandaient des slogans hostiles au régime et pouvoir en place, à l'instar de «gouvernement illégitime dégage», «pouvoir de traîtres et de voleurs dégage», «place nette aux jeunes honnêtes, intègres qui aiment et sont dévoués à leur pays».

Selon le responsable de la coordination des anciens appelés maintenus sous les drapeaux, Ghani Boutamina, les protestataires qui sont là viennent de 12 wilayas du pays, de l'Est (Constantine, Sétif, Batna, Bistra), du Sud-Est (Touggourt, Adrar et El Oued), mais aussi du Centre avec Tipaza, Bouira et d'autres encore de l'Ouest. «Nous sommes là pour dire oui au mouvement du 22 février, sans omettre de rappeler notre plateforme de revendications propres, dont une prime mensuelle qui a été octroyée à toutes les autres catégories qui ont fait face au terrorisme, sauf à la nôtre», dit-il. «Nous réclamons, également, la reconnaissance officielle de nos sacrifices durant les 24 mois, la prise en charge sanitaire dans les établissements hospitaliers militaires, car beaucoup d'entre nous sont sortis de ces épreuves avec des séquelles psychiques. En outre, nous revendiquons des quotas de logements sociaux pour de nombreux de nos éléments qui sont devenus des sans domicile fixe (SDF)». Et d'indiquer, dans ce sillage, que les négociations menées avec le ministère de la Défense et de l'Intérieur et ce, depuis 2016, pour des indemnisations n'ont pas dépassé le stade de promesses, à l'instar de l'attribution d'une prime pour service rendu.

«Par contre les terroristes que nous avions combattus les armes à la main ont, au final, bénéficié d'indemnisations substantielles», déplore-t-il.