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Projet pilote de gestion intégrée des déchets ménagers: «Le Centre d'enfouissement doit s'associer ou disparaître»

par A. Zerzouri

La tension monte au sein des travailleurs de l'EPIC EPWG-CET (Centre d'enfouissement technique), emportés par un flot de nouvelles, pas très rassurantes quant à l'avenir de leur établissement, avec la mise en place du projet pilote national de gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés à faible émission de gaz à effet de serre dans la wilaya de Constantine. Le projet pilote en question est porté par le groupe canadien Divindus, avec sa filiale locale la SOPT, et l'Agence nationale des déchets (AND). Quelle place alors pour le CET ? C'est la question que se posent avec grande inquiétude les travailleurs. Une inquiétude qui ne fait qu'augmenter avec certaines déclarations de responsables partie prenante de ce projet, qui poussent encore au désarroi les travailleurs, notamment lorsqu'on leur laisse entendre qu'il n'y a pas de solution autre, pour le CET, que de mettre les clés sous le paillasson. «On a enlevé notre établissement et on a ramené une EPIC d'Alger, en l'occurrence l'Agence nationale des déchets (AND).

On n'existe plus dans ce projet», nous ont déclaré, hier, des travailleurs du CET, qui se préparaient à tenir une réunion dans l'après-midi afin de discuter de ces développements dans le cadre de la concrétisation du projet pilote en question. «Où irons-nous quand ce projet sera opérationnel, et que notre activité principale sera accaparée par le projet pilote en question ?», se demandent encore nos interlocuteurs, qui disent avoir écrit au wali et au ministère, sans avoir reçu aucun écho qui puisse atténuer leurs inquiétudes. Soulignant que les travailleurs ne sont pas contre le projet pilote en question, mais ils veulent que l'établissement soit intégré comme partie prenante.

Contacté par nos soins, le directeur de l'Environnement, M. Arezki, reconnaît sans ambages que «la tendance nationale étant à la valorisation des déchets, le Centre d'enfouissement technique (CET) doit s'intégrer dans cette vision, s'adapter à la nouvelle donne, ou disparaître. Il n'y a malheureusement pas de troisième voie», explique-t-il. «Deux voies se présentent, ainsi, dans cette situation, relève-t-il, soit le CET reste seul ou il intègre le projet. La première variante, celle de rester seul et garder ses statuts actuels est pratiquement impossible à envisager, car une fois le projet pilote mis en exécution, il aura besoin de 700 tonnes de déchets/jour, et la matière première sera retirée au CET car la SOPT proposera un prix de 400 dinars pour la tonne, impossible à concurrencer par le CET qui fixe ce prix à 700 dinars la tonne». Toutefois, rassure-t-il, on s'est entendu pour que le CET soit intégré dans le cadre de ce projet. Affirmant dans ce sillage que les Canadiens du groupe Divindus, qui sont toujours en phase des rounds de discussion, vont passer voir le CET pour intégrer l'établissement dans le cadre du projet pilote. Et pour répondre aux inquiétudes des travailleurs, du CET, le directeur de l'Environnement relève que «l'Etat ne peut pas laisser 120 travailleurs sur le carreau, car son rôle est de préserver les postes d'emploi d'une part, et d'autre part le CET possède des atouts non négligeables, des sites fonctionnels, un portefeuille clientèle, du matériel roulant, une expérience et des ressources financières dont il faut absolument tenir compte». Non sans rappeler que «sur le plan stratégie de la gestion intégrée des déchets, ce n'est plus l'enfouissement technique mais la valorisation des déchets, on ne peut pas y échapper».