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Dépistage tardif du cancer du sein en Algérie

par M. Aziza

L'Algérie enregistre chaque année 12.000 nouveaux cas de cancer du sein, dont 80% des cas subissent une mastectomie (une ablation du sein) qui est une intervention chirurgicale douloureuse physiquement et psychologiquement, difficilement supportée. C'est ce qu'a indiqué hier le professeur Kamel Bouzid, chef de service oncologie médicale du Centre Pierre-et-Marie-Curie, en marge de la tenue d'une rencontre scientifique débattant le fardeau clinique, social et économique du cancer du sein en Algérie.

Une rencontre qui a regroupé des experts en oncologie nationaux et étrangers à l'hôtel Aurassi et organisée par les laboratoires Abdi Ibrahim Remède Pharma.

Le professeur Bouzid a encore une fois mis l'accent sur la nécessité du diagnostic précoce du cancer du sein, car le sein sera le plus souvent conservé si la tumeur fait moins de 3 centimètres selon l'avis des spécialistes, ce qui n'est pas souvent le cas dans notre pays où les patients arrivent souvent aux structures de santé avec un cancer à un stade très avancé.

Pour ce qui est de la prise en charge des patients, le Pr Bouzid a affirmé que le délai de la radiothérapie est passé de 8 mois à 15 jours ces derniers temps, et ce, avec l'ouverture de 7 nouveaux centres anti-cancer (CAC). En précisant qu'on compte aujourd'hui 43 CAC et 9 structures privées.

En ce qui concerne les traitements, le Pr Bouzid a affirmé que 3.000 cas nécessitent souvent des biosimilaires pour traiter le cancer du sein. Pour ce qui est de l'aspect pharmaco-économique dans la prise en charge du cancer du sein, le Dr R.Maacha a affirmé que l'utilisation du premier biosimilaire du trastuzumab pour le traitement du cancer du sein, depuis 2016, a permis de réduire considérablement les coûts. En précisant que l'étude qui a ciblé six centres anti-cancer en Algérie (Centre, Est et Ouest ) a démontré que l'utilisation du biosimilaire dans le traitement du cancer du sein a permis d'offrir un traitement à 3 patientes au lieu d'une. Et de préciser que l'adoption par les oncologues algériens des premiers biosimilaires, les seuls d'ailleurs autorisés en oncologie, le trastuzumab (cancer du sein) et de l'estomac surexprimant Her 2, a permis aux six centres ciblés par l'étude d'économiser 40 millions de dollars. Et l'utilisation du traitement biosimilaire au niveau national en oncologie a permis en outre, toujours selon l'étude, d'économiser 140 millions de dollars.