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LE QUOTIDIEN D'ORAN A 24 ANS

par M. Abdou Benabbou

Le QUOTIDIEN D'ORAN bouclera demain vendredi ses 24 ans d'existence. Trop long, trop court, ce voyage d'un quart de siècle est empreint de la relativité qui enserre le périple d'une Algérie trop vieille, trop jeune selon les aspirations et les attentes d'une population toujours contrariée par l'implacable force du temps. Ces aspirations et ces attentes étaient évidemment aussi les nôtres. Nous nous voulions porte-paroles d'une majorité patiente et rendue muette au cœur d'un lourd environnement où se télescopaient le bon et le pire, mais attentive à tout ce qui pouvait lui prédire un avenir prospère. Et pour ce faire, il fallait en même temps nous contraindre à ne pas tourner le dos aux bonnes et moins bonnes vérités des acteurs, aussi bien celles des investis que celles des autoproclamés, ivres dans notre naïveté de croire qu'un journal se devait d'être un des architectes du progrès.

A l'issue de ces 24 ans de vie, nous avons compris que le monde et notre pays ne fonctionnaient pas ainsi et que l'exercice d'informer ne puisait pas ses capacités d'un long fleuve tranquille. L'absence de normes saines vient toujours à bout de la moindre petite intelligence et dilue tout impératif d'avancer.

Il serait inutile de s'étendre encore sur le visage difforme de notre société et sur les articulations désaxées de notre vivre ensemble. Et au beau milieu de ces articulations débridées, il devient puéril et plus qu'audacieux de fantasmer encore sur la nécessité pour les médias de s'adapter aux temps nouveaux et de se mettre au diapason de la bourrasque des nouvelles technologies.

Mieux : il serait débile d'enfourcher la littérature de la fanfaronnade, attribut bien de chez nous, trop usitée et qui repose sur du vent pour se complaire dans une autosatisfaction imméritée.

Le bon sens et l'humilité nous obligent à reconnaître que le temps nous a échappé quitte à ce que d'aucuns verraient une forte dose de pessimisme dans cette implacable vérité.

Le QUOTIDIEN D'ORAN aura au moins le mérite d'exister et d'être respecté. Son devenir et son futur ? Ils seront ce que le devenir et le futur de l'Algérie seront.