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A quelques jours du Mawlid Ennabaoui: Les pétards... toujours en vente malgré les interdictions

par J. Boukraa

Les étals de pétards et autres produits pyrotechniques ont fait leur apparition dans les quartiers et dans quelques marchés à l'occasion de la fête du Mawlid. Certains enfants n'ont pas trouvé mieux que de s'approvisionner en ces produit dangereux et de les faire exploser devant les établissements scolaires et parfois même les balancer sur des passants. Les quartiers populaires, les grandes artères commerciales, à l'image de la Bastille et M'dina J'dida, témoignent que l'interdiction n'a pas été, en fin de compte, respectée réellement, sinon comment expliquer que cette marchandise est toujours disponible. A la direction du commerce, on est catégorique : «La loi est appliquée dans toute sa rigueur. Surtout au port où l'entrée des produits pyrotechniques est prohibée». Mais cela reste au stade des déclarations, car les marchés populaires en regorgent. Certains affirment que c'est un vieux stock qui a été mis en vente, mais la plupart assurent que c'est un nouvel arrivage. Certains commerçants affirment qu'ils sont approvisionnés directement à partir des wilaya de l'Est et du Centre, Blida, Sétif, El Oued et M'sila. Certains parents achètent eux-mêmes ces produits dangereux à leurs enfants, d'autres le font indirectement en mettant de l'argent entre les mains des enfants. Ces derniers se dirigent directement vers ces vendeurs illicites qui décorent la rue.

Selon les médecins, les années passées entre 200 et 300 accidents dus à ces explosifs étaient enregistrés. Ces accidents laissent des séquelles sur des enfants qui manipulaient maladroitement de gros pétards. On a vu des yeux brûlés qui ont abouti à une cécité irréversible, des doigts arrachés par la forte déflagration, des visages défigurés, etc. Dans certains cas les interventions chirurgicales sont inévitables. De son côte le docteur Boukhari, chef du service de la prévention à la DSP d'Oran, a indiqué que «l'an passé près de 250 personnes entre 6 et 40 ans ont été blessés par les explosifs.

En dépit des campagnes de sensibilisation et des dispositifs de contrôle, les pétards continuent d'être vendus au vu et au su de tout le monde et continuent de faire des victimes. Ils sont même vendus par des enfants en bas âge. C'est le même scénario qui se répète chaque année à l'approche de la fête du Mawlid Ennabawi. Ainsi, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a rappelé dans un communiqué que les produits pyrotechniques sont responsables «d'incendies (fusées, bougies), de pollution sonore causée par la déflagration des pétards, d'impact de leur bruits forts répétés sur le bien-être physique des voisins, particulièrement les personnes âgées, les malades, les femmes enceintes et les enfants». Les personnes qui les manipulent risquent des blessures (auto-traumatismes) et «des dégâts peuvent être occasionnés aux tiers». L'explosion d'un pétard dans la main peut «entraîner la perte de quelques doigts et sa projection dans l'œil peut entraîner la cécité, et on compromet ainsi son avenir de ne plus pouvoir exercer certains métiers et de ne plus pouvoir mener une vie normale», a mis en garde le ministère.