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Des regrets et des assurances

par G. O.

Des chefs d'entreprises ont regretté (en marge des travaux) de n'a pas avoir eu de réponses à leurs questions. « Nous avons demandé à participer à l'exposition dans le hall du CIC, mais on nous a répondu que ce n'était pas possible. »

«Il y a un responsable qui nous a même dit qu'il n'avait pas fait attention à notre demande d'exposition, il n'a traité que celle de notre participation aux conférences », se plaignaient certains d'entre eux. Abdelmoumène Ould Kaddour a apprécié « la forte présence d'entreprises nationales, on a eu beaucoup de questions, on n'a pas pu inviter tout le monde, la préparation de l'événement nous a pris 6 mois ». L'essentiel a été pour lui de « passer le message aux entreprises locales, les appeler à apporter chacune à son niveau la valeur positive dans l'exécution du plan de développement de Sonatrach ». Il a fait savoir qu'il s'est entretenu en marge des travaux « avec une dizaine de PDG d'entreprises, pour les écouter et échanger avec eux, pour trouver des solutions et régler des problèmes ».

Ould Kaddour avouera que « l'accès au potentiel ne se fait pas en raison des rigidités de la bureaucratie ». Il répètera à plusieurs reprises tout autant que ses cadres que « Sonatrach est prise par la fièvre de réaliser dans les délais, d'assurer la qualité et de maximiser les coûts ». Un triptyque qu'il impose aux entreprises locales « avant d'être retenues comme partenaires ». Sonatrach importe tout, selon ses cadres, « même des baguettes ». L'on apprendra au cours des tables rondes que « dans le domaine de la construction des canalisations (transport), les entreprises nationales y ont été intégrées depuis deux décennies avec en tête Cosider, mais dans la construction de station de pompage ou d'usine de transformation, il n'y a pas d'intégration nationale, on la cherche lorsqu'on veut découper une découverte pour augmenter la production ou maintenir un plateau de production pour le préserver ». Cosider est pris en exemple pour assurer l'intégration nationale dans de nombreux projets.

« Depuis 91, nous avons construit plus de 10.000 km de pipes (pour Sonatrach et Sonelgaz) », se vante l'un de ses cadres. « Mais Cosider est toujours resté dans la canalisation et n'a jamais construit de station de pompage ou d'usine de transformation, ce n'est pas normal », relève un cadre de Sonatrach. « Les conditions des cahiers des charges sont compliquées, on attend toujours leur simplification », lui répond le représentant de Cosider.

Ould Kaddour demande aux locaux de « harceler Sonatrach pour vendre vos produits même s'ils ne sont pas aux normes (pour un début) ». Etant « impérativement la locomotive du développement économique », Sonatrach affirme mettre les moyens qu'il faut pour aiguiller les entreprises nationales sur les méthodes qui leur feront respecter « délais, qualité et coûts ». Son PDG reconnaît ainsi qu' « en interne, on ne sait pas contrôler les coûts, les délais et la qualité, nous devons renforcer nos capacités de contrôle des coûts et de planning pour pouvoir les imposer au partenaire étranger ». Ses cadres soulignent que « s'il y a un dépassement de délais, il y a un manque à gagner énorme en valeur par rapport au coût du projet, donc pas de maîtrise du prix de revient du baril de pétrole produit ».

Ould Kaddour assure les entreprises locales de « les pré-qualifier techniquement qualitativement et organisationnellement ». Il affirmera lors du point de presse qu'il a animé lundi après-midi que « nous allons les aider à apporter des correctifs, les conseiller nous avons ouvert un site pour prendre toutes leurs doléances, leurs inquiétudes, leurs demandes, et constituer une banque de données sur tout ce qui les concerne, nous allons aussi créer une direction qui se chargera des investissements locaux, nous allons comme on le faisait à BRC donner un bonus aux responsables qui inciteront à l'amélioration des projets » Il affirme assurer aussi l'homologation des produits locaux.

Ould Kaddour s'attend à « une véritable boule de neige », l'emploi, la création de richesses, la modernisation de l'outil de production nationale, l'épargne de la devise, la réalisation du plan de Sonatrach « dans les délais, avec la qualité exigée et en dinars ». Pour ce faire, « il y a à changer une culture et une mentalité ». Défi majeur de toute entreprise et de tout le pays. Il compte rencontrer prochainement la fédération des jeunes entrepreneurs pour les convaincre de l'importance des perspectives retenues. « Des audits d'entreprises peuvent être faits par Sonatrach, on passe leur santé au peigne fin, Sonatrach a ses experts qui suivent les projets, la qualité du service c'est le fruit de la supervision », font savoir ses cadres.