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Contraintes, demandes et propositions: Les réponses de Sonatrach

par G.O.

Les entreprises nationales présentes à la rencontre ont exposé des problèmes et contraintes que Sonatrach même leur pose.

Elles lui reprochent en premier d'être «mauvais payeur.» Des P-DG affirment que « le paiement des factures par Sonatrach est un problème récurrent, dans 99% des cas, les délais de paiement ne sont pas respectés. » Les cadres de Sonatrach répondent « c'est parce qu'on ne reçoit pas l'attachement des travaux à temps, on court derrière les entrepreneurs pour l'avoir, il y a un problème d'ordonnancement et au service des finances. » Les P-DG posent le problème du taux de change du dinar qui « dégringole souvent et est pris en charge par les entreprises. » Les cadres de Sonatrach leur font savoir qu'« il y a une nouvelle procédure de passation des marchés, beaucoup de choses vont changer.» Ils appellent à mettre sur un pied d'égalité « entreprises algériennes et étrangères. » La législation algérienne exempte les partenaires étrangers de la TVA. La caution bancaire est, en outre, jugée trop élevée. « Nous obliger à déposer 10% du coût du projet, c'est énorme, pourquoi faudrait-il que je m'endette auprès des banques pour la payer ? » interroge un entrepreneur.

Les cadres de Sonatrach avouent « il faut qu'on simplifie nos procédures de paiement, le non-paiement asphyxie les entreprises. » Entre autres propositions qui ont émergé des tables rondes « redécoupage des structures des grands groupes industriels nationaux pour qu'elles puissent s'occuper de la sous-traitance, nécessité de réorganiser les PME familiales et les mettre aux normes et standards universels parce qu'elles n'ont ni l'argent ni la taille qu'il faut pour financer la sous-traitance. » Le problème du recrutement a été posé par les grandes et les petites entreprises. « Le recrutement de nos personnels se fait en dents de scie par l'ANEM, aucune visibilité au préalable avec qui on va travailler, on nous oblige à recruter dans la région où est réalisé le projet, on se retrouve avec des personnels qui n'ont ni compétence, ni savoir-faire en matière de sécurité industrielle, c'est une contrainte de taille pour les entreprises, on ne peut, ainsi, maîtriser ni les délais, ni la qualité ni les coûts, » soutiennent des P-DG. « On n'a pas le droit à l'erreur, il faut une main-d'œuvre qualifiée, il faut une solution globale pour régler le problème, » soutiennent les cadres de Sonatrach. Ould Kaddour lui, a une autre réponse. « L'ANEM n'est pas le problème, elle a été créée à cause du mauvais recrutement au Sud, il n'est pas normal que des entreprises recrutent un veilleur de nuit du Nord alors qu'au Sud, il en y a beaucoup qui peuvent l'être, » dit-il. « On est en train de faire un mappage de toutes les régions du Sud pour créer des écoles de formation selon les besoins, » fait-il savoir.

Il prévoit ainsi « la construction de toute une barrière d'écoles pour formation, il y a, aussi, la Santé qui ne va pas au Sud, il faut régler le problème de nombreuses activités sociétales. » Il promet que «dans deux mois, on ira visiter ces écoles. » Il est reproché, par ailleurs, à Sonatrach de « mettre une barrière à l'entrée parce que vous retenez le moins-disant, c'est normal que vous n'aurez pas la qualité.» La réponse est simple « le moins-disant n'est plus un critère unique, la technicité compte beaucoup.»