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Partenariat Sonatrach-entreprises nationales: Réussir là où tout le monde a échoué

par Ghania Oukazi

En décidant de s'investir dans la promotion et le développement du contenu local, Sonatrach est appelée à réussir là où tous les gouvernements ont échoué à ce jour.

Les deux journées d'information sur «les opportunités d'investissement pour les entreprises algériennes», qu'elle a organisées les 9 et 10 de ce mois en cours au CIC, elle les inscrit dans le cadre de «la mise en œuvre de la stratégie SH 2030». Elles ont été une tribune pour exposer «les problématiques qui nécessitent des solutions pour le renforcement et le développement des capacités nationales en mesure de maximiser le contenu local dans le plan du développement de Sonatrach». Objectif premier, «porter en 2030 le taux d'intégration industriel national à 55%». Les dirigeants du groupe pétrolier demandent aux entreprises locales de s'impliquer fortement dans la réalisation des projets porteurs d'amélioration de ce niveau. Le groupe pétrolier rassure les entreprises nationales en leur promettant d' «apporter tout le soutien nécessaire pour l'impulsion et l'émergence d'une économie productive dans le secteur des hydrocarbures, fondée essentiellement sur l'investissement dans les services pétroliers, l'industrie de biens d'équipement et de sous-traitance, l'ingénierie industrielle et autres services techniques et de maintenance industrielle».

Le projet SH 2030, qui se veut une stratégie de transformation en profondeur de tendance structurante, affirme le groupe pétrolier, ne peut réussir totalement que «si l'environnement national de Sonatrach prend conscience des enjeux et contribue à relever les défis que nous impose le développement durable, dont le lien avec l'évolution du secteur national des hydrocarbures reste déterminant». Sonatrach reprend ainsi la grande problématique du développement durable, en soutenant que son objectif de porter le taux d'intégration national à 55% en 2030, repose sur sa conviction de «la portée des efforts conscients que les parties prenantes et les acteurs du développement durable ne manqueront pas de déployer dans le cadre de la politique nationale de promotion de l'investissement productif». Ce que tous les gouvernements réunis ont promis de faire depuis de longues années, Sonatrach promet de le réussir en dix ans. Aux grandes problématiques, les grands défis. Selon ses calculs, «passer de 40% (taux actuel) à 55% en une décennie, avec une croissance moyenne de 1,5 point par an du niveau d'intégration national permettrait une économie en devises pour le pays de l'ordre de 14 milliards de dollars».

Le PDG a mis l'accent le premier jour de la rencontre sur «15 à 20 milliards de dollars» que Sonatrach paie à des partenaires étrangers, faute de locaux. Le groupe pétrolier considère ainsi «l'enjeu considérable au regard d'une part, du potentiel d'économie de devises que recèle la réalisation en effort propre (par les entreprisses algériennes) de son plan de développement et, d'autre part, des besoins économiques et sociaux croissants dans une conjoncture économique difficile où les incertitudes persistent quant à l'évolution du marché international du pétrole et du gaz». Ces deux journées d'information étaient pour susciter «la contribution active des acteurs opérationnels». Les responsables des entreprises conviés à ce rendez-vous devaient «exprimer leurs idées, leurs commentaires, suggestions et recommandations, leurs problèmes, leurs contraintes, proposer des solutions». C'est ce qui a eu lieu ou presque. A un moment, le PDG s'est révolté contre, a-t-il dit, «la langue de bois, (alors) que je veux vous écouter parler de vos problèmes !» Il a même quitté la salle en signe de protestation, pour revenir plus tard.