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Handisports: Le conflit entre la fédération et les athlètes perdure

par M. Lamine

  Le handisport algérien va à la dérive, estiment les observateurs qui suivent de très près la crise qui secoue ces derniers temps la fédération qui gère ses différentes disciplines, lesquelles restent les rares satisfactions de notre sport en général pour avoir porté haut les couleurs algériennes avec l'obtention de titres internationaux et de médailles dans les championnats mondiaux et les Jeux Para-olympiques.

Comment se fait-il, qu'avec un palmarès aussi éloquent, le handisport algérien se trouve subitement confronté à une crise de confiance entre ses différents acteurs, dont le président de la fédération, les athlètes, les entraîneurs et les membres du bureau fédéral ? L'activité des différentes disciplines se trouve presque à l'arrêt. La nouvelle instance fédérale, un an après son élection, n'a pas encore appliqué convenablement son programme de développement, ni assuré une gestion claire de toutes les ligues. Le bilan moral et financier de la première année d'exercice de la FAH a été certes approuvé, mais il se trouve que « le vote est dénué de toute réalité sur la gestion de ce sport en raison des intérêts qui guident des membres de l'assemblée générale dont certains font partie du bureau fédéral », dira un ancien athlète. Le président de la FAH, Mohamed Hachfa, estime pour sa part qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer sur les problèmes qui secouent l'instance fédérale. « Les gens parlent de l'existence de confusion et de tension au sein de toutes les disciplines. Or, ce sont quelques athlètes de la section athlétisme et leurs entraîneurs qui mènent une fronde contre moi. Ils exigent que je leur programme des stages à l'étranger, alors que la fédération se trouve à court d'argent du fait qu'elle n'a pas encore reçu sa subvention annuelle de la part de la part du ministère de la Jeunesse et des Sports ».

Cette vérité vient d'être confirmée par la situation grave qu'ont connue des athlètes internationaux au récent meeting international de Dubai, tels que le champion du monde du 800 m Fouad Bekka (un titre lors des Jeux Para-olympiques de 2016 à Rio). Cet athlète, qui n'est autre que le frère du champion mondial para-olympique dans le 1.500m Abdellatif, est parti aux Emirats Arabes Unis sans aucune aide financière de la fédération, ni pour l'achat des billets ni pour sa prise en charge à Dubai où il devait subir un examen de classification. C'est son club, le Nasr Sétifien qui lui a effectué une quête pour rassembler l'argent nécessaire à ce déplacement. Mais, une fois sur place, Fouad Bekka, après avoir subi un examen médical, a été surpris par la commission de classification qui a décidé de l'éliminer de toute participation aux prochains rendez-vous sportifs internationaux des para-olympiques. La raison de cette élimination avancée par la commission de classification est le non-respect de l'athlète de certaines conditions comme la présence du médecin fédéral de la FAH. Cette présence était indispensable pour expliquer l'évolution de l'état de santé de l'athlète, étant donné que Fouad Bekka est hypnotique.

Pour le président du club Nasr de Sétif Kamel Bousbaâ, la fédération algérienne reste entièrement responsable de ce qui est arrivé à Bekka pour n'avoir pas délégué avec lui le médecin fédéral. Cet athlète se trouve, dit-on, très diminué psychologiquement par cette élimination à laquelle il ne s'attendait pas du tout. Les regards des milieux sportifs des handicapés sont braqués maintenant sur le ministère de la Jeunesse et des Sports qui s'est, dit-on, saisi de l'affaire Fouad Bekka.