Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Pour sécuriser le marché asiatique: Sonatrach va acquérir davantage de navires

par Moncef Wafi

L'Algérie va acquérir davantage de navires pour acheminer du gaz vers l'Asie, a rapporté, lundi dernier, Reuters, citant le premier responsable du groupe Sonatrach. «Avec la Russie et les Etats-Unis, la concurrence pour le gaz est difficile», a déclaré le P-dg de la compagnie des hydrocarbures, Abdelmoumen Ould Kaddour, en marge de sa visite à Hassi Messaoud. Evoquant l'Europe comme «client traditionnel», il a souligné la nécessité de «sécuriser les marchés asiatiques pour vendre notre gaz», sans pour autant donner plus de détails.

Sonatrach dispose, via sa filiale SNTM Hyproc, la société algérienne de transport maritime des hydrocarbures et produits chimiques, basée à Oran, de huit navires de transport de gaz naturel liquéfié (GNL), six de transport de GPL et deux bitumiers. Sa dernière acquisition, un méga méthanier de type tanker, le «Tessala», est arrivé, rappelons-le, dans la deuxième semaine de février 2017, au port d'Arzew, en provenance de la Corée du Sud. Ce volet de la commercialisation du gaz vers l'Europe, à travers la Sonatrach Pétrolier Corporation (SPC), filiale de Sonatrach, créée en 1989 et basée à Londres, avait fait l'objet d'une interpellation de Sellal, alors Premier ministre, au Sénat, en février 2017. Pour justifier les raisons de cette création, il avait évoqué les marges de bénéfice intéressantes et le déficit en matière d'approvisionnement et de capacités d'importation existantes. Sellal a répondu à la question d'un sénateur, par la voix de la ministre chargée des Relations avec le Parlement, Ghania Eddalia, précisant que la création de la SPC s'inscrivait dans le cadre de la stratégie nationale pour la commercialisation des hydrocarbures à l'étranger. «La Sonatrach, comme les grandes compagnies pétrolières mondiales, encadre sa politique commerciale selon plusieurs indicateurs objectifs visant à gagner de plus grandes parts du marché des hydrocarbures marqué par une concurrence féroce», a-t-il argumenté. Il expliquera que cette structure activait essentiellement dans le secteur du commerce et du shipping des hydrocarbures. «Elle achète les produits pétroliers à Sonatrach pour les commercialiser dans toutes les régions du monde», précisera-t-il encore. La flotte de cette filiale est composée de deux grands GPliers (transport de gaz de pétrole liquéfié) «Reggane» et «Djanet» avec une capacité de 84.000 m3 chacun et trois autres, «Adrar», «Ghoud Enouss» et «Hassi Messaoud», d'une capacité moyenne allant jusqu'à 59.000 m3 chacun. Elle compte également un navire de transport de pétrole brut d'une capacité de 2 millions de barils, a ajouté Sellal. A la question de savoir pourquoi cette filiale n'a pas été intégrée à la SNTM Hyproc, le Premier ministre a répondu qu'elle était de droit britannique, du fait de sa domiciliation à Londres et qu'elle devait se soumettre à la législation en vigueur.

Par ailleurs, et lors de sa visite à Hassi Messaoud, Ould Kaddour a révélé que des indices «très positifs» ont été enregistrés récemment par Sonatrach concernant une nouvelle découverte d'hydrocarbures au sud du Niger où une unité de Sonatrach avait obtenu un accord de partage de production en 2015. Le pétrole a été trouvé dans la région de Kafra, à environ 80 km de la frontière algérienne, a-t-il encore précisé. «On a foré et on a trouvé, mais pour l'instant ce n'est pas encore une découverte économique, parce qu'il faut toute une phase d'évolution, malgré cela, les prémices et les indices sont très positifs», a-t-il expliqué. A propos du développement de la pétrochimie en Algérie, notamment dans le cadre du partenariat étranger, le P-dg du groupe a déclaré avoir rencontré «plusieurs entreprises étrangères qui souhaiteraient revenir en Algérie, en vue d'investir dans le domaine des hydrocarbures».

Le Niger est l'un des plus récents producteurs de pétrole en Afrique et a remporté des contrats d'exploration dans le cadre d'une campagne visant à attirer un plus large éventail d'investisseurs dans son industrie pétrolière naissante. Outre le Niger, Sonatrach détient encore des activités en Libye.