Les clignotants sont au rouge au sein du football algérien où la situation
commence à prendre des proportions alarmantes. La violence dans les stades
frappe de nouveau dans nos enceintes sportives et devient de plus en plus
inquiétante. Plus grave encore, cela pose un problème de sécurité publique dès
qu'elle déborde des stades, comme cela a été constaté ici et là. Ce phénomène,
qui a sérieusement terni l'image de notre football, ne cesse de s'aggraver en
prenant des contours alarmants sur lequel il est très urgent de se pencher
sérieusement avant qu'il ne soit trop tard. L'Etat, ses institutions et les
instances du football sont appelés à conjuguer leurs efforts pour mettre fin à
ce massacre. Sur les réseaux sociaux de nombreux pseudo-supporters se donnent
en spectacle dans des vidéos et menacent leurs vis-à-vis, les incitant de ne
pas effectuer le déplacement avec leurs équipes respectives, sans aucune gêne
et défilant à visage découvert. Des vidéos incitant à la haine accessibles à
tout le monde sur Facebook et autres. Ces individus facilement repérables,
doivent être interpellés et entendus par la justice pour incitation à la
violence. Il est à noter que plusieurs incidents ont été signalés le week-end
dernier à travers les stades du territoire national qui deviennent de
véritables cauchemars pour les arbitres, joueurs et supporters adverses. Chaque
jour apporte son lot de nouvelles victimes avec des scènes de violence et
d'accrochages entre les supporters des deux équipes, d'envahissements de
terrains afin de forcer l'arrêt du match et même d'agressions d'arbitres.
A Saïda, l'IRB El-Kerma, selon un de ses joueurs, a vécu l'enfer face au
MB Hassasna. A Tlemcen, plusieurs voitures des
supporters de la JSMS ont été saccagées. A Berrouaghia,
le match ESB-CRB Froha a failli dégénérer après que
les fans du club ont envahi le terrain. Résultat ? Plusieurs joueurs de
l'équipe visiteuse et le coach ont été blessés, sans parler des menaces sur les
arbitres. A Aïn-Beïda, le leader, l'USM Annaba, a
failli être lynché pour un simple match de football face à l'USMAB. Selon les
joueurs annabis et leur staff technique, il s'est passé des choses très graves
sur le terrain où les joueurs ont subi toutes sortes de menaces et
d'agressions. A Mascara, le service d'ordre a procédé vendredi passé à
plusieurs arrestations après les échauffourées ayant éclaté entre les
supporters locaux et la police. Pour désigner les causes de ce phénomène,
nombreux sont ceux qui accusent l'arbitrage et lui faire porter le chapeau du
déclenchement de cette violence. D'autres estiment que les arbitres sont dépassés
par les évènements et dirigent leurs matches dans des conditions très
difficiles. Mais la mauvaise gestion des clubs, les mauvais traitements des
contentieux par les ligues, l'exacerbation du chômage, favorisent également ce
phénomène. Aussi, la presse sportive spécialisée a sa part de responsabilité
dans la mesure où elle incite à la violence à travers des articles subversifs.
Ceci étant, la sonnette d'alarme est tirée face à ces graves dérives qui se
poursuivent devant l'incapacité des instances qui ont l'obligation de faire
régner la sécurité et l'organisation des matches. Plusieurs journées de
sensibilisation contre la violence dans les stades ont été organisées ici et
là, mais sans résultat. Ceci prouve que le mal est profond. Des décisions
fermes seront prises pour dissuader les fauteurs de trouble, faute de quoi, on
se dirige vers la catastrophe. Plus grave encore, nous avons appris que
certains délégués ont émis le vœu de ne plus être désignés devant la gravité de
la situation, car, et c'est légitime, leur vie est en danger.