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Boufarik: Un charlatan et escroc sous les verrous

par Tahar Mansour

  Les maladies psychosomatiques, la crédulité des gens, le manque de prise en charge médicale efficiente et les croyances ancrées dans notre subconscient, mélangés à la religiosité avérée des Algériens permettent à des charlatans doublés d'escrocs de s'autoproclamer guérisseurs et soutirer des sommes très importantes à des personnes poussées par la maladie ou la malchance à croire n'importe qui.

Ainsi, il y a quelques jours, une dame s'est présentée à la sureté de daïra de Boufarik pour déposer plainte contre un individu qui lui a soutiré 66 millions de centimes avant de disparaitre. La plaignante aurait connu l'escroc par le biais d'une annonce parue dans une chaîne de télévision par laquelle il proposait de guérir diverses maladies. Quand elle l'appela à son numéro de téléphone, il lui assura qu'il avait tout ce qu'il faut pour la guérir mais qu'elle devait lui remettre la somme de 6 millions de centimes pour le premier mélange, somme qu'elle doit remettre à son aide ; ce qui fut fait. Quelques jours plus tard, le charlatan l'appela pour lui demander la somme de 60 millions de centimes pour compléter le deuxième mélange, montant qu'il lui rendrait après une semaine. Mais il ne répondit plus à ses appels téléphoniques, ce qui fit comprendre à la dame qu'elle a été victime d'une escroquerie et elle déposa plainte.

Au même moment, un citoyen demeurant à Alger déposa une plainte pour avoir appelé la même personne qui lui demanda la somme de 6 millions de centimes mais il comprit vite et alerta la police. Les inspecteurs déployèrent tous leurs moyens et réussirent à localiser et arrêter l'individu qui servait d'intermédiaire et qui encaissait l'argent des victimes. Les policiers découvrirent sur lui deux sachets dans lesquels se trouvaient un produit incolore et l'autre un curieux mélange indéterminé. Ensuite, les policiers identifièrent le charlatan qui demeurait à Djelfa et procédèrent à son arrestation. Chez lui ils découvrirent divers produits dont des plantes, des os d'animaux et divers autres produits qu'il utilisait comme appât pour attirer ses victimes en prétendant que c'était de la Roqia légitime. Une autre victime, originaire de Médéa, se présenta aussi à la police pour déposer plainte contre le même charlatan. Les recherches permirent aussi de déterminer que le charlatan opérait de la même manière par le biais de publicité dans les deux chaines de télévision depuis trois années. Présenté à la justice, il a été placé en détention préventive.