La ville accessible existera-t-elle un jour pour les
personnes présentant différents handicaps et les personnes âgées ? C'est la
principale problématique abordée lors du séminaire organisé, dimanche dernier
au palais de la culture, sous le thème «Tous ensemble pour une ville accessible»
par la fédération algérienne des personnes handicapées (présidée par Mme Mamri Atika) et l'union des handicapés moteurs de la wilaya
de Tlemcen (présidée par M. Tourabi Mohamed). En effet, les représentants de la sûreté nationale, de l'ordre national
des architectes, de la société civile, de la presse, de l'université, des
scouts musulmans algériens, de l'office national de l'appareillage, ainsi que
des handicapés moteurs de la wilaya, ont planché lors de cette rencontre de
concertation sur tous les aspects de l'accessibilité, qui constitue avant tout
un enjeu sur le vouloir-vivre ensemble dans un cadre adapté au besoin de toutes
les personnes en situation de handicap, personnes âgées, parents avec une
poussette, blessés temporaires, etc. Pour tous ces participants, la
question de l'accessibilité s'est avérée, en premier lieu, un dossier politique
que doivent piloter les élus et les pouvoirs publics au plus près de leur
territoire. Ce n'est qu'une fois les priorités et les programmations actées que
l'accessibilité deviendra une matière plus technique.
Il faut souligner que les handicapés souffrent le martyre. Peu de progrès a été
fait dans l'accessibilité aux personnes handicapées, et l'accessibilité des
bâtiments recevant du public, des administrations, des écoles, des commerces de
proximité, des hôpitaux, des cabinets médicaux et paramédicaux, des réseaux de
bus etc., n'est pas pour demain. Les participants ont été
unanimes sur la nécessité de créer une commission englobant tous les acteurs
concernés pour proposer une approche large et intégratrice pour transformer des
contraintes des handicapés en opportunités, dégager différentes voies
matérielles et immatérielles, créatives et humaines pour y parvenir, développer
le concept de l'accessibilité des personnes handicapées dans tout projet de
bâtiments, et inciter les architectes qui encore bien souvent n'intègrent la
question du handicap que sous l'angle de la norme et des largeurs de porte au
lieu d'une vraie conception des espaces, des bâtiments et des objets qui
surmontent les difficultés de chacun pour proposer des solutions non seulement
accessibles à tous, mais qui offrent même un confort d'usage supplémentaire.
C'est dans cette voie que s'engage cette commission
présidée par le président de l'union des handicapés moteurs de la wilaya, Tourabi Mohamed. Dans son allocution d'ouverture, la
présidente de la fédération algérienne des personnes handicapées, Mme Mamri Atika, a indiqué que la DAPH déploie depuis des
années une stratégie qui vise à rassembler les réseaux professionnels, acteurs
de la prise en charge et de l'insertion des personnes handicapées qui doivent
s'engager eux-mêmes dans la défense et la promotion de leurs droits. Elle a souligné, en outre, que la FAPH s'est donné comme objectif la
Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées
conformément à cette convention qui porte notamment sur le respect et la
dignité intrinsèque des personnes handicapées, l'autonomie individuelle (y
compris la liberté de faire ses choix), la non-discrimination, la participation
des personnes handicapées et leur intégration pleines et effectives dans la
société, le respect de la différence et l'acceptation des personnes handicapées
comme faisant partie de la diversité humaine et de l'humanité, l'égalité des
chances pour tous, l'accès aux services publics, l'égalité entre les hommes et
les femmes et le développement des capacités des enfants handicapés et le droit
de respect de leur identité.