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Constantine - Impact d'Internet et des réseaux sociaux sur les enfants: Des experts tentent de sensibiliser les utilisateurs

par A.Mallem

L'offensive que vient de lancer la société civile à travers les organisations du mouvement associatif s'est exprimée hier à Constantine par une journée de sensibilisation sur l'impact d'Internet et des réseaux sociaux sur les enfants. La manifestation a été initiée par l'association algérienne de promotion de la citoyenneté et des droits de l'homme, en coordination avec le centre de prévention des crimes informatiques et Internet de la Gendarmerie nationale. La manifestation qui a réuni un grand public s'est déroulée au palais de la culture Malek Haddad de Constantine en présence de représentants des autorités locales et de plusieurs organisations du mouvement associatif.

La première communication a été faite par un professeur de M'sila, expert en informatique, M. Kacem Ilias. Ce dernier a retenu toute l'attention des participants en expliquant ce jeu sinistre de «La Baleine Bleue» qui a fait des ravages parmi les jeunes et dont tout le monde entend parler sans le connaître vraiment. Le communicateur expliquera que c'est un jeu électronique qui se trouve sur les sites de communication sociale d'Internet et qui comprend une cinquantaine d'étapes. Le participant débute par l'épreuve du lever à 4h 20 du matin pour visionner des films d'horreur en se faisant des incisions à la main par des lames effilées afin de dessiner la baleine dont l'image sera envoyée à une autre personne sur Facebook. Les épreuves deviennent plus dangereuses en cours de jeu. Et aux 30 et 40éme étapes, c'est le joueur qui commande les autres participants constitués en groupes qui peut atteindre jusqu'à 150 membres et finir par une quinzaine de candidats volontaires à une opération suicide. D'autre part, sous l'influence de ces jeux et du monde virtuel fait de la violence qu'ils créent, l'enfant peut être conduit à commettre des crimes sans se rendre compte de la gravité de ses actes.

«Il y a néanmoins des voies et des moyens de combattre ce jeu sur le Net, a indiqué M. Kacem. Entre autres, les autorités peuvent ouvrir de faux comptes sur les sites de communication sociale Twitter, Facebook, Instagram en se faisant passer pour des membres de la société créatrice de ces jeux. Leur mission consiste à surveiller, attirer et faire avorter ces jeux de façon permanente. Une sorte de pêche à la ligne électronique pour attraper les victimes potentielles de ce jeu en Algérie». Ensuite, dira-t-il, le «pêcheur» alerte les parents ou toute personne concernée.

Le communicateur a donné ensuite les noms des sociétés multinationales qui sont derrière la production de ces jeux et qui sont assez connues, et a fourni des chiffres éloquents sur les bénéfices annuels réalisés par ces sociétés productrices des jeux électroniques. Selon lui, pas moins de 108 milliards de dollars de bénéfice ont été réalisés par ces sociétés durant l'année 2017. Et ce chiffre augmente chaque année, car on prévoit d'ici 2020 que leurs bénéfices atteignent 128 milliards de dollars. «Question supports de ces jeux maléfiques, a ajouté cet expert en informatique, c'est le mobile, à travers le smartphone, qui occupe la première place dans le monde».