Le tirage au sort, avant-hier,
des 1.550 logements sociaux a fait des heureux, les bénéficiaires et les
membres de leurs familles, mais il a provoqué dans son sillage une sourde
colère au sein de ceux dont les noms, pour une raison ou une autre, ne
figuraient pas parmi les bénéficiaires. Ces derniers sont venus nombreux, hier,
devant les sièges de la daïra et la wilaya, exprimer leur déception et leur
ras-le-bol d'attendre un logement qui ne vient pas. « Nous sommes fatigués
d'attendre ce logement », « on attend qu'on nous enterre pour nous octroyer un
toit », « Barakat, Barakat
», criaient les manifestants, une centaine entre hommes et femmes, qui se sont
regroupés en premier lieu devant le siège de la daïra, avant de marcher vers le
siège du cabinet du wali, situé à quelques centaines de mètres. Une fois sur
place, les femmes ont tenté de forcer le dispositif de sécurité pour entrer au
siège du cabinet du wali. Mais, agissant avec fermeté, les policiers ne les
laisseront pas dépasser le seuil du portail d'entrée. « Personne ne franchira
la porte avant de vous organiser dans le calme », leur
a lancé un officier de police. Les manifestants seront alors éloignés de la
porte, mais ils continueront à crier leur colère et leur désespoir de ne pas
figurer parmi les bénéficiaires, exigeant dans ce sens l'organisation d'un
tirage au sort pour 5.000 autres bénéficiaires de pré-affectations. Les
déclarations, avant-hier, du chef de la daïra, qui a tenté de les rassurer en
affirmant qu'aucun bénéficiaire n'a été exclu, et les invitant à introduire des
recours qui seront étudiés au cas par cas, n'ont pas calmé les esprits. Les
manifestants, les visages crispés par la colère, se sont finalement dispersés
plus tard. Rien d'autre qu'un tirage au sort de leurs noms ne peut leur
apporter du baume au cœur.