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Théâtre de plusieurs batailles rangées entre bandes de délinquants: Opération coup-de-poing de la gendarmerie à El Qaria

par Rachid Boutlelis

Dans le cadre de la lutte contre la délinquance et la criminalité sous toutes ses formes, les forces d'intervention de la Gendarmerie nationale ont opéré, la veille du nouvel an, une grande opération de ratissage dans le village Filaoucène, communément appelé El Qaria, situé sur le territoire administratif de Bousfer. Cette opération a été décidée pour procéder à l'assainissement de ce village qui a été le théâtre à plusieurs reprises de batailles rangées, sanglantes pour la plupart, ayant opposé des bandes rivales de délinquants et qui ont créé une grande panique parmi les habitants. Des individus ont été interpellés lors de cette opération qui a suscité le soulagement chez la population de ce village. Il est utile de noter que les habitants d'El Qaria ont lancé quelques jours auparavant un SOS aux responsables concernés, en pointant un doigt accusateur sur certains indus occupants du regroupement de masures, qui seraient à l'origine de la montée de la violence urbaine dans leur lieu de résidence. Situé à la sortie nord-ouest du chef-lieu de la municipalité d'Aïn El Turck, ce village à vocation maraîchère, ceinturé par un grand regroupement de masures hideuses, constituant le bidonville « oued namousse », baptisé ainsi par la vox populi et ce, en référence à un ru desséché longeant cette zone, s'embourbe au fil des jours dans une situation de déliquescence. Les affrontements sanglants entre délinquants armés jusqu'aux dents constituent désormais l'essentiel de l'ambiance délétère prévalant dans ce village et ce, avec un grand éventail d'impacts négatifs sur le cadre de vie de la population. Selon les habitants, ce triste état de fait serait engendré par les agissements frauduleux de délinquants, dont la grande majorité serait des indus occupants dudit bidonville, qui sont venus de différentes contrées de l'ouest du pays et des quartiers déshérités et autres localités essaimées à travers la région d'Oran. Les témoignages recueillis par le Quotidien d'Oran confirment clairement ce constat amer. Nos interlocuteurs ont exprimé « leur inquiétude devant la montée de la violence urbaine, qui se traduit à travers les fréquentes guerres des clans pour le contrôle de certains points de vente de drogue ». Ils ont affirmé que « la situation se dégrade de jour en jour dans leur lieu de résidence et prend des proportions démesurées au fur et à mesure que grossit le bidonville «oued namousse». Notons que ce village, abritant actuellement un peu plus de 7 500 âmes environ, qui était constitué au départ de 150 habitations, s'étend sur 40 hectares et a été inauguré en 1977 dans le cadre d'une formule de résorption de l'habitat précaire, promulguée à l'époque de la révolution agraire. Le ras-le-bol de ces habitants est lié d'une part aux séries des nuits agitées et à l'ambiance malsaine allant crescendo au fil du temps et à la dégradation de leur cadre de vie, notamment la voirie dans certaines zones d'une autre part. « Par le biais des représentants de notre comité de quartier, nous avons adressé un nombre indéterminé de requêtes aux autorités concernées, qui n'ont à ce jour pas encore été prises en considération », a fait remarquer un habitant. Toujours est-il que 'El Qaria a perdu de son originalité au fil des jours et notamment à la faveur de l'indifférence des uns et des autres et s'est ainsi transformé en un coupe-gorge où il est vivement déconseillé de s'y aventurer où d'y observer une brève halte après la tombée de la nuit.