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Constantine - Les vendeurs de tabac s'insurgent contre la spéculation

par A. Mallem

Les marchands de tabac de Constantine et Hamma-Bouziane sont dans tous leurs états et ils s'élèvent contre le diktat que leur imposent les mandataires agréés par les services commerciaux de la STAEM, l'unité de production de tabac de Benbadis (El-haria). Ceci d'autant plus que les marchands au détail sont contraints de passer par ces mandataires pour leur approvisionnement en tabacs.

Ainsi, B. Boudjemaa, marchand de tabac à Hamma-Bouziane, nous a expliqué la situation des commerçants de détail, mettant un accent particulier sur leur mécontentement et sur les rapports tendus qu'ils entretiennent avec les mandataires, en commençant par indiquer que ces derniers sont au nombre de quatre. Un est situé dans la nouvelle ville Ali Mendjeli, dans la daïra d'El-Khroub, le second à Mila, le troisième à Téléghma qui dépend de la même wilaya et le quatrième à Constantine. «Ces quatre gros marchands tiennent le monopole de la distribution du tabac dans la région et imposent leur loi», affirme notre interlocuteur.

Selon lui, ils n'hésitent pas à faire de la spéculation en procédant, sans raison et illégalement, à des augmentations des prix sur le tarif officiel de la cartouche de cigarettes, toutes marques confondues. Ces augmentations peuvent aller jusqu'à 200 dinars l'unité, c'est-à-dire la cartouche. «Celle de Marlboro, par exemple, a affirmé M. Boudjemaa, dont le tarif officiel est fixé à 2 180 DA, nous est imposée à des prix allant des fois jusqu'à 2 400 dinars. Evidemment, a-t-il ajouté, nous sommes contraints à notre tour de répercuter ces augmentations sur la vente au détail, mais nos clients acceptent mal». Les marchands qui tiennent des bureaux de tabacs de Constantine et Hamma-Bouziane, disent-ils, sont en train de s'organiser sous l'égide de l'union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA) pour demander à l'unité de production d'El-Haria de pouvoir s'approvisionner directement à son service commercial sans passer par ces mandataires. M. Boudjemaa Boudjadja, membre du conseil national de l'UGCAA, que nous avons interrogé hier, nous a confirmé la situation difficile faite par les mandataires aux commerçants de détail, en indiquant que son organisation va les encadrer et les aider à s'arracher aux griffes des mandataires. «Leur demande de pouvoir s'approvisionner directement à l'unité de production est tout à fait légitime, nous a-t-il déclaré, et nous allons l'appuyer».