Brandissant des revendications restées lettre morte depuis des années, les retraités de la Société nationale des Tabacs et Allumettes (SNTA) montent au créneau pour dénoncer l'indifférence des responsables et alerter l'opinion publique sur « le triste sort réservé aux ex-salariés de cette société, tombés carrément dans l'oubli et la marginalisation, dès leur départ à la retraite ».

A commencer par cette ?ration cigarettes', qui leur sera supprimée à partir de 2012. « Seuls les travailleurs actifs ont continué à bénéficier de cette ration, alors que c'est un droit, également pour les retraités et nous le revendiquons, avec force, avec effet rétroactif depuis 2012 », clament les représentants des retraités de la SNTA, affiliés à la Fédération nationale des Travailleurs retraités (FNTR). Aussi, on exige le paiement de l'Indemnité de l'expérience professionnelle (IEP) pour les retraités entre 2007 et 2012, un petit pécule résultant d'une différence dans le calcul de l'IEP et qui a été octroyé aux travailleurs actifs av,ec effet rétroactif à partir de 2007 et jusqu'au mois d'octobre 2012, mais pas aux retraités, se désespèrent nos interlocuteurs, ainsi que la prime de participation au bénéfice, pour la même période au profit des retraités de l'est et de l'ouest du pays. Plus désolant, on signale que les veuves des retraités décédés n'ont pas touché l'indemnité de décès de leurs époux ! D'autres points, encore, restent en suspens, comme le droit au bénéfice des ?uvres sociales et la Caisse de la Mutuelle. Même la Caisse de la Mutuelle a fini par écarter les retraités des listes de ses adhérents ! Pourtant, ils ont cotisé à cette Mutualité durant toute leur vie professionnelle, et maintenant qu'ils sont partis à la retraite, ils ne sont plus membres des bénéficiaires, sans le moindre égard aux services rendus. « On a besoin de la mutuelle tout juste pour le remboursement des 20 % des médicaments, c'est tout car on sait pertinemment qu'on ne peut rien avoir d'autre », soupirent des retraités reçus à notre bureau. Enfin, quand on apprend que la majorité des retraités sont atteints de graves maladies, provoquées par l'environnement malsain dans lequel ils ont exercé leur métier, on comprend leur souci de figurer sur les listes des adhérents de la Mutuelle. Ils dépensent trop en achats de médicaments. Tous ces points de revendications figurent sur une lettre qui a été transmise au P-dg de la SNTA (copie en notre possession), sans aucune suite.

D'où la colère des retraités qui ont décidé de se rassembler, aujourd'hui, devant le siège de la SNTA, à Alger. Le représentant de la wilaya de Constantine nous a affirmé que les retraités de plusieurs wilayas, d'Est en Ouest, ont convenu d'organiser, le 19 novembre un sit-in devant la direction générale, en signe de protestation contre l'injustice qu'ils subissent, à la fin de leur vie professionnelle.