Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Algérie-France: Macron à Alger le 6 décembre

par Moncef Wafi

Emmanuel Macron en visite à Alger, la nouvelle n'est pas un scoop en elle-même, tellement attendue, ne restant qu'à acter la date.

Et c'est chose faite puisque le président français l'a annoncé en personne, hier, à l'occasion d'un déplacement à Tourcoing, au nord de la France. L'Agence France Service (AFP) qui donne, en exclusivité l'information, décrit l'annonce de Macron de manière «impromptue» en réponse à un Tourquennois qui l'avait interpellé sur la question, lors d'un bain de foule. L'information est alors mise en ligne par l'Agence Presse Service (APS) qui précise qu'elle émane d'une source autorisée du ministère des Affaires étrangères.

« Suite aux consultations entre les institutions algériennes et françaises compétentes, la visite, en Algérie, du président de la République française, M. Emmanuel Macron a été fixée pour le 6 décembre prochain», rapporte l'APS, se basant toujours sur la même source ministérielle.

Des interrogations s'imposent sur ce timing, légitimes, pour connaître ce qui s'est vraiment passé ? La date d'une telle visite aurait pu être annoncée lors de l'ouverture des travaux de la 4ème session du COMEFA (Comité mixte économique algéro-français) ou suivant les canaux diplomatiques mais on a comme cette impression de parer, au plus pressé du côté algérien et de sauver la face en déclarant que la date était connue à l'avance suite aux consultations entre Paris et Alger. Si d'aventure Macron a improvisé dans sa réponse à Tourcoing, comme suggérée par l'AFP, il y a lieu de se demander si cet épisode ne va pas influer, négativement, dans les relations à venir entre les deux pays. Quoi qu'il en soit, cette visite sera la première du genre du nouveau locataire de l'Elysée depuis son élection en mai dernier. Un déplacement très attendu surtout que Macron avait décidé, contre toute attente, de se rendre, en premier, au Maroc, en juin dernier alors que ses prédécesseurs, Sarkozy et Hollande avaient fait d'Alger leur première escale maghrébine. Un choix d'autant plus surprenant que durant sa campagne électorale, le candidat Macron avait suscité la polémique, en France, en qualifiant, lors d'un déplacement en Algérie, la colonisation française de «crime contre l'Humanité». Lamamra, alors ministre des Affaires étrangères, l'avait même qualifié d'«ami de l'Algérie», deux jours après le premier tour de la présidentielle française. La préférence de Macron pour le Maroc avait suscité un début de polémique du côté d'Alger qui a dû se contenter de second couteau avec la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, à la veille du déplacement présidentiel au Maroc. Et pour ne pas froisser le gouvernement algérien, Emmanuel Macron avait fait savoir qu'il s'était entretenu au téléphone avec Abdelaziz Bouteflika. Le menu algérien tournera, certainement, autour des dossiers de coopération économique bilatérale mais aussi sur l'aspect sécuritaire au Mali. Paris devra, à n'en pas douter, inviter Alger à s'impliquer, du moins financièrement, dans la force G5 Sahel. On se rappelle, tous, du discours offensif du président de la France concernant la lutte antiterroriste au Mali, n'hésitant pas à critiquer ouvertement l'action de l'Algérie dans la région.