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Conséquence d'une chute inexorable de la monnaie nationale: L'euro s'approche de la barre des 200 dinars

par Abdelkrim Zerzouri

  «C'est la loi inflexible du marché, l'euro gardera la tendance haussière proportionnellement à la pression des demandeurs, ainsi que l'autre facteur de la dépréciation continue du dinar », estiment des cambistes, qui proposaient, hier, un euro à 193 DA, à la vente. « Si vous avez des sommes intéressantes, à partir de 2000 euros, on vous les échangera, à raison de 192 DA l'euro », avancent ces professionnels du change des devises, sur le marché parallèle, relevant que l'euro va encore enregistrer des augmentations, dans les prochains jours. C'est pour cette raison qu'on essaie de rafler toute la monnaie forte qu'on peut trouver sur le marché.

Pour rappel, l'année dernière, presque à la même période, l'euro s'échangeait contre 180 dinars. Sur le marché officiel, l'euro est coté, le 19 juillet 2017, à 125, 57 DA, à la vente et 125, 61 DA, à l'achat, enregistrant une forte hausse, si on compare le taux de change officiel entre les 2 dernières années et aujourd'hui. Qu'on en juge : l'euro était coté au change officiel, au mois d'août 2015, à 111,52 DA (à la vente), une année plus tard, soit au mois d'août 2016, l'euro est évalué à 122,27 (à la vente). Le dinar aura, ainsi, perdu plus de 3 dinars au change officiel, en une année. Grave déchéance de la monnaie nationale, provoquée par un faible environnement économique. « Le taux de change effectif réel du dinar est déterminé sur la base des fondements de l'Economie. En Algérie, il s'agit, notamment, du niveau bas du prix du pétrole et du niveau haut des dépenses publiques », relèvent des spécialistes, non sans affirmer que l'abaissement de la valeur du dinar va encore se faire ressentir pour les mois et les années à venir, vu la stagnation des prix du baril de pétrole à moins de 50 dollars et l'absence d'évolution rapide sur le plan économique local. La demande sur la devise restera forte et le change sur le marché parallèle, bien installé, sur une courbe croissante. On s'attendait, d'ailleurs à la flambée de l'euro sur le marché « noir », durant ces jours de grands départs en vacances et en pleine période précédent le Hadj, dont le premier départ est prévu le 6 août prochain (Le Rial saoudien s'échange contre 45 DA et 74 DA contre un dinar tunisien). « Le marché souffre d'un manque de devises, chose qui fait monter la courbe des devises toujours plus haut », relève un cambiste.

Le tour de vis imposé aux importateurs et les règles de pré-domiciliation bancaire, décidées par la Banque d'Algérie a réduit, conséquemment, les montants des devises transférés, illégalement, à l'étranger, qui reviennent en partie sur le marché noir, d'où la rareté en question des devises. Et, il y a, bien évidemment, l'autre phénomène de la fuite des capitaux à l'étranger qui fait monter les enchères, car les concernés raflent tout ce qu'il trouve comme devises sur leur passage.