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Skikda: La session de l'APC dans le désordre !

par A. Boudrouma

Après avoir été renvoyée pour non-atteinte du quorum requis conformément aux textes régissant la commune, l'APC de Skikda s'est réunie pour la seconde fois le 24/06/2017, en session extraordinaire pour délibérer sur certains dossiers.

Or, au cours de cette réunion également, on a assisté à un remake en matière de record d'absences des membres de l'APC comme à l'accoutumée d'ailleurs où près d'une vingtaine de membres sur les 33 qui composent cette instance élue n'ont pas jugé utile d'y assister. Cette défection en masse n'a pas empêché cependant de délibérer avec les membres présents ce jour-là comme le permettent les textes qui prévoient que l'APC peut délibérer quel que soit le nombre, lors de la seconde réunion. Le problème des absences a, néanmoins, été soulevé par un des vice-présidents présents qui a souligné que ces élus ne veulent pas assumer leurs responsabilités et certains membres ne se sont pas présentés depuis plus de 2 ans alors que dans le même temps, ils ne se privent pas de percevoir les salaires et le carburant, ce qui est en contradiction avec le règlement intérieur de l'APC, qui prévoit pourtant des sanctions disciplinaires pour les cas d'absences injustifiées.

Même la tutelle, de son côté, n'a pas cru nécessaire de prendre les dispositions idoines afin de faire appliquer la réglementation, c'est ce qui explique, en partie du moins, les abus constatés en matière d'absences et qui ont permis de faire passer des délibérations importantes engageant l'avenir de la commune, par une poignée de membres de l'APC seulement, ouvrant la voie à de nombreuses spéculations et rumeurs au sujet de la concrétisation par les uns et les autres de certains enjeux politiques et des intérêts personnels au détriment des finances de la collectivité. Et l'on citera l'exemple de l'adoption d'une série d'avenants de marchés portant sur l'aménagement et l'amélioration urbaine au profit de certaines entreprises dont les montants se chiffrent à coups de milliards et qui peuvent représenter pratiquement l'équivalent de nouveaux marchés. Pourtant, les marchés qui devaient initialement améliorer la situation de la ville n'ont fait que la transformer en un immense chantier qui ne semble pas près de se terminer et qui touche presque toutes les grandes cités. On imagine aisément les nuisances qui s'en sont suivies, notamment à la cité des 500 logements devenue carrément inaccessible en raison des travaux d'excavation et de terrassement en cours et qui semblent s'éterniser au grand dam des habitants qui doivent prendre leur mal en patience. La situation n'est pas meilleure à la cité Merdj Eddib où des travaux de démolition de trottoirs entamés à la hâte ont contraint les habitants à slalomer pour rentrer chez eux et prendre leur mal en patience en attendant l'achèvement des travaux qui tarde à venir tant l'entreprise de réalisation paraît quelque peu dispersée à travers différents coins de la cité et manquant visiblement de moyens.

Mais revenons à la session extraordinaire présidée par un vice-président, en l'absence du P/APC en titre parti aux Lieux saints de l'islam pour une Omra. Durant la séance néanmoins, c'est un autre vice-président chargé de l'urbanisme et des travaux neufs, M. Bougueroua, qui a ravi la vedette tant il a brûlé la politesse à chaque fois au président de séance qu'il a contredit particulièrement en donnant la parole à un des représentants du mouvement sportif venu en force pour défendre sa cause alors que le président venait de le lui interdire, laissant place à une cacophonie et un brouhaha qui en disaient long sur l'état d'esprit qui a prévalu. Faisant fi de tout protocole, ce même vice-président s'est permis, à la place du président de séance, de nous interpeller brutalement d'un geste brusque de la main qui en disait long sur ses intentions, en nous exigeant d'arrêter la prise de photos, une action qui a été suivie immédiatement par l'arrivée de deux agents de sécurité présents qui se sont dirigés vers nous pour nous demander de les suivre hors de la salle et exiger la suppression pure et simple des photos prises. Dans la salle, des représentants des associations sportives commençaient à s'impatienter pour voir enfin le traitement du dossier de la subvention qui devait en principe être allouée à la JSMS et qu'ils ont fait précéder d'une pétition adressée au wali de Skikda et aux instances locales et nationales dans laquelle ils ont dénoncé ce qu'ils ont qualifié de marginalisation que certaines associations sportives subissent malgré qu'elles activent sur un plan national sans recevoir d'aides suffisantes de la part des autorités locales car leur spécialité ne concerne pas le football. Ils ont soutenu à titre d'exemple que lors d'un projet de délibération de l'APC durant la session ordinaire du 22/05/2017, des aides financières ont été accordées aux associations sportives en relation avec leur niveau. Cependant, ce projet est resté dans les tiroirs de la daïra de Skikda, lit-on en substance et les subventions n'ont jamais été versées aux comptes des associations concernées qui ont vainement patienté. Pis encore, la daïra a projeté de consacrer une aide financière à la JSMS sur la base des affinités entre le responsable de la daïra et l'administration de la JSMS poussant les responsables d'associations sportives dont certaines évoluent au niveau excellence pour le handball et le basket-ball et d'autres équipes à menacer de démissions collectives et de faire l'embargo sur toutes les activités sportives. A l'issue des débats, les membres de l'APC ont convenu de mettre sur pied une commission qui sera chargée d'explorer toutes les voies afin d'élaborer une proposition de solution qui permettra de solutionner le problème posé, à savoir comment faire bénéficier les associations sportives de 6 milliards de centimes à se partager ensemble et une manne de 4 milliards de centimes au profit de la JSMS dans la limite du taux de 3% du budget de l'APC permis par la règlementation. A ce sujet, le vice-président chargé de l'urbanisme, faisant les yeux doux aux représentants du mouvement associatif, s'est interrogé pourquoi dans d'autres communes du pays, la règle des 3% n'a pas été une contrainte pour le financement des clubs et qu'il fallait s'informer auprès de ces communes ? Au sujet du projet de délibération qui porte le nombre d'avocats devant être liés par une convention avec l'APC, M. Bougueroua a demandé des explications au sujet du critère de sélection des avocats chose à laquelle on lui a rétorqué que c'est sur la base de la spécialisation et des statistiques du nombre d'affaires que l'APC a gagnées grâce à eux.

C'est ce qui le fera réagir lorsqu'il rétorqua : «Ce n'est pas vrai, l'APC ne gagne pas d'affaires, au contraire, elle est là pour les perdre et vous savez pourquoi? Parce que les entrepreneurs ne sont pas payés pour les travaux réalisés en raison de marchés ou d'ordres de services non établis alors qu'ils détiennent les services faits. Forcément, l'APC est obligée de leur fournir des bons de commande sur la base desquels ils intentent des procès contre l'APC et qu'ils gagnent au bout du compte...».