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Constantine - Implants cochléaires: Appel à la solidarité des bienfaiteurs

par A.M.

Selon des médecins et des responsables d'associations versées dans la prise en charge des enfants sourds-muets ayant subi des opérations d'implant cochléaire, le handicap dont sont victimes des enfants à leur naissance touche entre 3600 à 4000 au niveau national. Dans la wilaya de Constantine, 134 enfants sont dans ce cas. D'autre part, de 1000 à 1200 nouveaux enfants viennent s'ajouter chaque année au contingent de ceux qui attendent d'être implantés.

Cette question d'implants cochléaires a été hier au centre des débats lors de la diffusion en direct de l'émission hebdomadaire "Le dossier de la semaine" de la radio régionale de Constantine. Ces débats ont été animés par un médecin spécialiste de l'implant cochléaire, un responsable d'association de prise en charge des enfants concernés et des représentants de la direction des affaires religieuses versés dans les actions de bienfaisance.

Dans un état des lieux dans la wilaya, les intervenants ont déclaré que le programme d'implant qui a démarré en 2003 avec un budget conséquent et des opérations qui se faisaient au Chu Docteur Benbadis, a été malheureusement bloqué depuis 2009 pour différentes raisons dont la plus grande fut la diminution de moitié du budget. "Et le seul centre de recyclage pour les implantés actuellement en activité dans la région Est se trouve à Annaba", a indiqué le président de l'association des implantés cochléaires, appelés aussi mal-entendants, M. Belkercha Manar. "Ce qui n'arrange pas bien les affaires des familles pour soigner leurs enfants", a estimé le président de l'unique association constantinoise qui reste active dans ce domaine. Les raisons de cet arrêt résident, selon l'intervenant, dans le coût financier exorbitant de l'opération qui varie entre 200 et 250 millions de centimes. Et cela reste, bien entendu hors de portée des familles concernées qui se recrutent généralement dans les groupes de la société à revenus modestes.

Aussi, M. Belkercha Manar considère-t-il que "les associations et les institutions publiques doivent s'impliquer pour aider financièrement les candidats à l'implant, comme elles le font pour les malades du cancer". Ce disant, il annoncera l'organisation, aujourd'hui 19 juin, sous l'égide du wali de Constantine, d'une opération de collecte de dons en espèces initiée par l'organisme "Majlis Soboul el-kheirat" (organisation de bienfaisance) de la direction des affaires religieuses dans toutes les mosquées de la wilaya. Ce président d'association qui a signalé une vingtaine d'enfants sourds-muets parrainés par son association, attendant à l'heure actuelle de subir l'opération d'implant cochléaire, compte proposer à l'opération chirurgicale cinq ou six d'entre eux. "Si toutefois cette opération de collecte d'argent réussit", a-t-il souligné.

Du point de vue médical, le docteur Boukhechem, a insisté beaucoup auprès des familles qui ont des enfants nés avec cette défaillance de procéder très tôt à l'opération. "Une opération de ce genre a été effectuée dernièrement sur un enfant de 8 mois et elle a été couronnée de succès", a-t-il donné comme exemple. Donc, selon les recommandations qu'il a délivrées, il faut opérer à un âge précoce. " Si l'enfant né avec cette défaillance sonore (n'entend pas le son et ne peut donc mémoriser les mots qu'on cherche à lui faire apprendre pour qu'il puisse les répéter et apprendre ainsi la parole) n'est pas opéré avant l'âge de cinq ans, l'opération sera plus difficile et sa réussite n'est pas garantie", a fait comprendre ce médecin. L'opération chirurgicale d'implant cochléaire est facile et ne dépasse pas 90 minutes.