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El-Bayadh: Une rude épreuve pour des milliers de familles

par Hadj Mostefaoui

  La ménagère résidante en zone rurale ne pourra point goûter aux délices des fruits de saison en raison de leur cherté excessive. La cerise est proposée à 850 DA /kg et la pastèque à 100 DA/kg. Si la mercuriale semble s'offrir une halte voire même une baisse très sensible comme la tomate ou la pomme de terre proposées à 50 et 40 Da le kilogramme, les viandes blanches sont quant à elles proposées à plus de 350 DA le kilogramme. En zone rurale, le chômage frappe de plein fouet des centaines de familles habituées depuis des lustres à faire passer toute l'année le quignon de pain accompagné d'un bol de lait de chèvre d'autant plus que celui livré en sachets coûte cher. Et que dire du prix des dattes ?Deglet Nour' proposées à plus de 600 DA le kilogramme et en gros. Dans ces villages et hameaux enclavés au plus profond de la steppe, des milliers de familles endurent les pires privations. Sans revenus fixes, des chefs de familles lorgnent du coté de la Direction de l'Action sociale de la wilaya en quête d'une hypothétique aide financière car ils ne peuvent plus compter sur leurs élus locaux qui ont d'ores et déjà arrêté les listes des futurs bénéficiaires. Vivre dans ces contrées lointaines au milieu des touffes d'alfa, dans des conditions inimaginables, sans électricité ni eau ni gaz, et sans ressource aucune, avec une poignée de chèvres squelettiques, tel est le quotidien de ces familles de nomades, qui comptent chacune dans ses rangs plus de 08 personnes en bas âge. Avec un peu de chance, l'aîné de la famille émarge par on ne sait quel miracle au filet social. La direction de l'action sociale aura certainement du pain sur la planche pour arrêter les listes des bénéficiaires de l'aide financière octroyée par les pouvoirs publics. Les prix du kilogramme des viandes rouges n'ont pas oscillé d'un iota depuis l'année écoulée, bien au contraire, elles risquent de disparaître et pour longtemps des tables à l'heure du f'tour dans de nombreux foyers. 1 400 DA pour l'ovin, 1 200 DA pour le bovin et 1 800 DA pour le bifteck ou la viande hachée d'origine locale. Qui dit mieux dans cette région réputée pour sa très forte production en viandes rouges ? Les plus intrépides des ménagères se tournent vers les abats de volaille et les quelques os décharnés pour relever la «Hrira». En ces temps difficiles, chaque chef de famille a dû serrer de plusieurs crans sa ceinture. La tirelire et le bas de laine ont été vidés depuis la dernière rentrée scolaire et le prochain mois sacré du ramadhan sera une dure épreuve à surmonter pour ces milliers de familles vivant sous la tente ou dans des gourbis, en zone rurale en particulier.