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Durant le
deuxième et dernier mandat du président Barack Obama, les Etats-Unis et l'Algérie
ont initié entre eux un dialogue qualifié de « stratégique » consistant pour
les deux parties à confronter leurs visions respectives sur toutes les
questions bilatérales, régionales et internationales et à rechercher des points
de convergence qui leur permettent d'œuvrer solidairement à leur résolution. Ce
processus de consultation et d'échange entre les deux Etats a été décrypté
comme éclairant de la volonté de Washington de jouer plus que cela l'avait été
précédemment la carte Algérie en ce que l'Amérique a échafaudé de plans visant
au renforcement de son influence dans les zones où ce pays dispose de la sienne
et lui paraît non négligeable et n'être plus forcément foncièrement en
opposition avec les intérêts états-uniens. Depuis le changement en Amérique de
président et d'administration, les autorités algériennes étaient, l'on s'en
doute, dans l'attente d'un signal de leur part sur la nature des relations
qu'ils comptent entretenir avec l'Algérie. Ceux qu'ils ont émis depuis
l'intronisation de Donald Trump ont dû probablement les rassurer même si
celui-ci démontre par la versatilité de ses déclarations et prises de position
sur maints sujets qu'il faut rester circonspect à son égard. Ils ont été sinon
chaleureux, du moins faisant entrevoir que le nouveau locataire de la Maison
Blanche ne cultive pas d'aprioris inquiétants à l'endroit de l'Algérie.
Homme d'affaires avisé, Donald Trump n'ignore évidemment pas que l'Algérie recèle des opportunités en ce domaine et a manifesté son intérêt pour une coopération entre les deux pays qui les valoriserait à leur profit mutuel. Pour le nouveau président américain qui fait de la lutte antiterroriste l'une des priorités de son mandat, l'intérêt qu'il peut porter à l'Algérie se justifiera également par la perception de ce qu'elle peut apporter de contribution à celle-ci. En la matière, rappelons que Donald Trump sitôt arrivé à la Maison Blanche a ordonné au Pentagone et aux services de renseignement américains de lui établir un plan de lutte antiterroriste révisant dans un sens plus efficace et moins erratique la stratégie développée par les Etats-Unis sous l'ère Obama et de son administration. Il n'est pas exclu que ces institutions qu'il a chargées de ce travail ont convenu de mettre à contribution l'expertise algérienne en la matière qu'elles savent indéniable et ayant fait ses preuves. Il ne serait par conséquent pas fortuit qu'une délégation américaine composée de hauts fonctionnaires et hauts gradés militaires ait fait visite à Alger où elle s'est entretenue avec Abdelkader Messahel en charge des affaires en lien avec la lutte antiterroriste. La visite peut augurer que Trump envisage un partenariat avec l'Algérie qui ne fait aucune place aux réticences d'ordre « moral » qu'exprimait de temps à autre la précédente administration à l'endroit de son système politique. C'est pour avoir décelé en Donald Trump de l'inclinaison à faire avec le « réel » plutôt qu'à camper dans la posture du donneur universel de leçon que Bouteflika a été prompt à lui envoyer un message de félicitation à l'occasion de son élection dont la chaleur n'a échappé à personne et certainement pas au destinataire. Si cela a créé affinité ou plus entre les deux pays, on le saura encore mieux sur la façon dont Trump traitera le dossier du Sahara occidental qu'il sait importer à l'Algérie et à ses dirigeants. |
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