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Constantine - Transfusion sanguine: Les enfants thalassémiques pris en charge par le centre de wilaya

par A. M.

  Les enfants thalassémiques, c'est-à-dire les enfants qui naissent avec une anémie chronique, dépassent le nombre de 500 au niveau de la wilaya de Constantine. «Et c'est assez considérable», a estimé hier le docteur Boubguira Lynda, cadre de la direction de la santé, coordinatrice des opérations de collecte du sang, considérant qu'«il faut mettre à leur disposition en permanence la quantité de sang de différentes catégories, ou rhésus, dont ils ont besoin». Cette dernière qui avait animé le matin une émission radiophonique sur le thème de la collecte et la distribution du sang entre les structures de la santé publique de la wilaya, notamment les services de maternité, nous a expliqué qu'elle est dans le secteur depuis plus de 16 ans. «Ces enfants, les anciens surtout, je les connais pratiquement un à un et je suis en mesure de les appeler par leurs prénoms.

Aussi, on n'a pas le droit de leur dire que nous n'avons pas de sang à vous fournir. Je peux même les rassurer que d'ici peu, le centre de wilaya va les prendre entièrement en charge pour la fourniture de toutes les catégories de sang dont ils ont besoin. Car c'est là la mission principale de cette structure», a-t-elle ajouté. Ce disant, Mme Boubguira faisait allusion aux croyances, toujours en vogue, des citoyens qui pensent que la famille du malade doit fournir elle-même le sang dont a besoin celui-ci pour l'opération chirurgicale qu'il va subir, a souligné que «cette exigence n'est plus en cours car elle a été supprimée depuis 2007 sur recommandation de l'Organisation mondiale de la santé».

Pour les enfants thalassémiques, notre interlocutrice a rappelé que «ce sont des enfants qui doivent être transfusés généralement trois fois par mois, et aucune structure médicale n'a le droit de leur dire de ramener des donneurs, sinon ils n'auront pas de sang». «Et les parents de ces enfants qui habitent dans les zones reculées et isolées de la wilaya, dans les montagnes par exemple, nous appellent deux à trois jours à l'avance pour nous demander s'ils peuvent ramener leurs enfants», dira-t-elle. Et Mme Boubguira de répéter qu'aucune structure médicale n'a le droit de dire aux thalassémiques, ni aux autres malades, qu'on n'a pas de sang. «Je dis cela pour rappeler aux parents des malades qu'ils ne doivent pas paniquer et chercher des donneurs et qu'ils doivent comprendre que c'est la responsabilité des structures de transfusions de fournir le sang nécessaire et non la leur», a ajouté cette responsable.

A propos de la disponibilité du sang, on entend souvent dire que les rhésus négatifs sont très rares. «C'est un phénomène propre à toutes les populations du monde, répond le docteur Boubguira. Mais nous n'avons pas de problème dans ce domaine.

On sait que les plaquettes de sang se périment au bout de 5 jours et que nous sommes obligés de renouveler notre stock, mais nous avons la parade qui nous évite une rupture de stock car nous faisons, dans ce cas, appel aux donneurs réguliers, ceux détenant le rhésus négatif, des donneurs qui sont connus et répertoriés. Et ils sont nombreux au niveau de la wilaya», a rassuré la responsable du centre de wilaya de collecte et de transfusion sanguine.