Calendrier
inadéquat, dure et éprouvante cette année pour les ménages : la rentrée
scolaire et l'Aïd El-Adha se chevauchent, induisant des dépenses
supplémentaires au sortir de l'été et ses grosses dépenses. La rentrée
scolaire, programmée cette année le 4 septembre prochain, sera l'occasion de
grosses dépenses des ménages, autant pour l'achat des trousseaux scolaires que
des vêtements et autres accessoires d'usage. Pour les ménages qui ont plus de
deux enfants scolarisés, ce sera difficile, et il faudrait compter des budgets
allant jusqu'à 40-50.000 dinars pour boucler les dépenses de trois enfants en
moyenne, en articles scolaires et habillement. Pour les ?'smicards'' ou ceux
qui ne dépassent guère les 35.000 dinars par mois, il sera surtout question de
«zapper'' quelques articles scolaires et d'aller vers les articles de ?'bataille''
pour rentrer dans son budget, avec également des coupes sévères sur les
dépenses réservées à l'habillement. Et cette année, la rentrée, un moment
traditionnellement de fortes dépenses pour les ménages ayant des enfants
scolarisés, va coïncider à quelques jours d'intervalle avec l'Aïd El-Adha. Or,
aucune famille algérienne n'osera déroger aux usages culturels, ni aux
préceptes religieux pour ne pas passer par la case ?'sacrifice'' de mouton. La
moyenne des prix des béliers est cette année de 35.000-40.000 dinars, ce qui,
en soi, est une somme importante pour les bas salaires et les familles vivant
de pensions (retraite...). Deux événements sociaux et culturels importants
donc, la rentrée scolaire et l'Aïd El-Adha, qui interviennent après une longue période
estivale, les vacances et leurs frais. Autant dire que les budgets des ménages
sont mis à rude épreuve en un laps de temps très court, alors qu'en face, les
salaires sont également mis au ?'banc d'essai'' avec les hausses des prix de
l'énergie, de l'essence, des produits agricoles et industriels. Il n'est pas
étonnant de constater ainsi que le niveau de vie des Algériens est en constante
baisse, avec un autre recul pour le mois de juillet dernier, sous l'effet d'une
forte poussée inflationniste de 5,5%. Les derniers chiffres de l'ONS sont sans
appel : le coût de la vie a progressé au mois de juillet 2016 par rapport au
mois précédent, et la situation est préoccupante avec une hausse quasi
généralisée des prix des produits de large consommation, y compris une hausse
des tarifs des articles scolaires de plus de 5% comparativement à l'année
dernière. Une dépréciation tendancielle continue du niveau de vie des
Algériens, puisque la progression annuelle des prix à la consommation entre
juillet 2015 et juillet 2016 a bondi à 8,1%. Et ce qui n'arrange en rien ce
tableau déprimant, l'annonce d'un tour de vis du gouvernement sur le coût de la
vie en Algérie avec de nouvelles taxes et un resserrement budgétaire pour la
loi de finances 2017, consécutif à la baisse des recettes pétrolières et celle
problématique des réserves de change. Ce qui, à l'évidence, va se répercuter
fatalement sur le citoyen sous forme de hausses généralisées des produits de
consommation, l'accès aux soins, les services, l'éducation, et un rétrécissement
de l'offre d'emploi, puisque l'Etat va diminuer les investissements publics
créateurs d'emplois. Bref, pour les Algériens, l'automne 2016 sera dur, dur...,
au moment où le gouvernement envisage des mesures économiques impopulaires pour
?'passer la tempête'' de la crise née de la baisse des prix de pétrole.