Le prix du médicament sera-t-il plus cher ? Rien n'est encore officiel mais les chiffres corroborent cette thèse, dont la facture d'importation des produits pharmaceutiques, qui a augmenté de 10,17% au cours des sept premiers mois de 2016 par rapport à la même période de 2015.

Surtout lorsqu'on sait que ce n'est pas le fait de la résultante d'une augmentation des importations. Car, bien au contraire, il y a eu une légère baisse des quantités importées, selon les statistiques communiquées par les douanes.

La lecture des chiffres oriente automatiquement l'analyse de la courbe croissante vers une seule cause probable, en l'occurrence la hausse des prix du médicament sur le marché international. D'autant qu'on entend parler de cette hausse de prix du médicament depuis quelque temps déjà. Dans ce contexte, le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis) révèle que la valeur des importation de ces produits s'est élevée à 1,14 milliard de dollars (mds usd) entre début janvier et fin juillet 2016, contre 1,03 md usd à la même période de 2015, soit une hausse de 10,17%. Quant aux quantités importées, elles ont reculé de 1,68% en s'établissant à 14.643,2 tonnes (t) contre 14.892,7 t entre les deux périodes de comparaison. « Baisse des importations et hausse de la facture (!) », il n'y a que la hausse de prix du médicament, par rapport à l'année précédente, qui peut expliquer cette équation et, surtout, lui donner un sens logique. Car, le gouvernement travaille ces derniers temps à réduire les importations afin de faire baisser la facture des produits importés, et c'est le résultat auquel on a abouti dans tous les secteurs d'activités, c'est-à-dire la baisse de la facture des importations, sauf dans ce créneau du médicament où l'équation n'a pas suivi les prévisions, car les importations ont légèrement baissé alors la facture a augmenté de 10,17 %. Parfois, le marché extérieur échappe à toute maîtrise des analyses ou des prévisions des économistes, à l'enseigne du lait, dont les prix se sont effondrés sur le marché international, faisant que la quantité importée durant les premiers mois de l'année en cours, presque la même qu'en 2015 (dans la même période), mais la facture a connu une baisse importante du fait de cette fluctuation des prix. Pareil pour le médicament, mais avec un effet contraire, des importations en baisse et une facture en hausse, et les prix ne peuvent être en dehors des causes directes de cette conséquence. Relevons que la hausse du prix du médicament, rarement ressentie par les citoyens, qui règlent généralement la facture des ordonnances avec leurs cartes Chifa, se répercute directement sur les caisse de la Cnas.

Enfin, par catégorie de produits, la facture des médicaments à usage humain s'est chiffrée à 1,07 milliard usd contre près de 984 millions usd (+9,6%), tandis que les quantités sont passées à 13.157,4 t contre 13.546 t (-2,87%). Pour les médicaments à usage vétérinaire, les importations ont atteint près de 18,5 millions usd (410,6 t) contre 18,54 millions usd (442,4 t), soit des baisses de 0,27% en valeur et de 7,2% en volume. Pour les importations des produits parapharmaceutiques, elles ont coûté 45,65 millions usd (1.075,2 t) contre 34,57 millions usd (904,3 t), soit une hausse de 32,04% en valeur et de près de 19% en volume.

Pour rappel, dans le cadre de la rationalisation des importations des médicaments, un arrêté ministériel publié en décembre 2015 avait fixé la liste des produits pharmaceutiques à usage humain et des matériels médicaux fabriqués en Algérie qui sont interdits à l'importation, rappelle-t-on. Il s'agit de 357 médicaments composés de comprimés, crèmes et pommades dermiques, solutions injectables, suppositoires, pommades ophtalmiques et sirops. S'y ajoute également une liste de onze (11) matériels médicaux fabriqués localement et qui sont aussi interdits à l'importation telles les seringues, compresses et bandes de gaze et la bicarbonate de soude pour dialyse. En 2015, les importations des produits pharmaceutiques avaient atteint 1,96 milliard de dollars (-22% par rapport à 2014) pour un volume global de près de 27.000 t (-15,32%). On remarque ainsi que le secteur de la Santé a considérablement réduit les chiffres des produits importés, mais les puissantes firmes internationales de la fabrication des médicaments peuvent avoir des atouts qui fausseraient les calculs ou les politiques des gouvernements.