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Constantine - Les fournitures scolaires entre 20 et 25% plus chères

par A. Mallem

Au-delà des fluctuations des prix des fournitures scolaires, dont l'augmentation est évidente, chaque année, il importe de savoir d'abord, qu'elle est la situation de la frange des citoyens qui en supportent les conséquences. Confrontés à l'augmentation des prix, à tous les niveaux de la vie, avec une mercuriale flambante, les parents qui doivent faire face, encore, à la rentrée scolaire du 4 septembre, sont en train de vivre un véritable cauchemar. «Nous sommes en train de subir une saignée financière douloureuse pour nos maigres économies», nous ont raconté, hier, des citoyens n'ayant que leurs petites pensions de retraite pour unique ressource.

Et avec une nombreuse famille à charge. La rentrée scolaire, qui vient après les dépenses du mois de Ramadan, vite suivies par les vacances d'été où il a fallu bien faire des sacrifices, chacun selon ses moyens, a rendu les pères exsangues. «Et ce n'est pas, encore, fini car, quelques jours après la rentrée, il nous faut encore faire face aux dépenses de l'Aïd-El-Adha. Le tout peut atteindre, au moindre mot, jusqu'à 8 millions. Nous vivons, en plein cauchemar», nous ont-ils avoué. Et quelques-uns d'annoncer, dès à présent, qu'ils vont être contraints de faire l'impasse sur cette dernière fête religieuse, faute de moyens. «Déjà qu'on annonce que cette année, en dépit des informations apaisantes qu'on nous livre chaque jour, le mouton s'annonce trop cher», ont-ils argué pour justifier leur décision.

Pour ce qui concerne le problème immédiat, celui des fournitures scolaires dont les parents ne peuvent pas se soustraire, la virée que nous avons effectuée, hier, au centre de la ville de Constantine, nous a renseigné sur les difficultés qui les attendent, en matière de prix pratiqués sur le marché local depuis le lancement de l'opération, il y a une vingtaine de jours. Sur ce chapitre, les marchands se montrent d'abord rassurants, en affirmant, que «tout est normal, sauf que le cahier a connu une augmentation, située entre 20 et 25 %», nous a renseigné d'emblée un libraire de la rue Didouche Mourad. «C'est une augmentation décidée par le fabricant à cause de la dévaluation de notre monnaie nationale et du renchérissement du prix du papier sur le marché mondial», explique-t-il. Et le second détaillant, à qui nous avons rendu visite, nous fournira deux échantillons disant que le cahier de 96 pages est passé de 25 à 35 dinars et celui de 120 pages est passé, lui, de 35 à 40 dinars. Ceci dit, notre interlocuteur a signalé que « si augmentation il y a, dans ce domaine, on la trouve au niveau des sacs à dos, article de provenance chinoise, dont le prix a grimpé considérablement pour atteindre jusqu'à 4.000 dinars l'unité». Chose qui nous a été confirmé par un marchand installé en pleine rue Casanova, lequel nous a confirmé qu'il a vendu des sacs à 3.800 dinars l'unité. Et le marchand, comme pour se disculper, nous dira que l'augmentation vient des fournisseurs, en indiquant qu'il s'approvisionne au marché «Dubaï» d'El Eulma, dans la wilaya de Sétif. Au rayon des tabliers, il y a une variété dans les prix qu'on peut situer dans une fourchette allant de 450 à 1200 dinars, selon la qualité et la provenance. « L'article de production nationale dont la fabrication a connue cette année une nette amélioration, qualitativement parlant», nous dira le marchand du quartier de R'cif que nous avons abordé, lequel, contrairement à beaucoup d'autres, n'a pas fait preuve de réticence pour nous donner les informations recherchées. Il ajoutera que le marché est approvisionné aussi par des articles de fabrication chinoise et turque. Il terminera en estimant une augmentation du prix du tablier scolaire d'environ 10 % par rapport à l'année passée et elle concerne uniquement le produit d'importation. Ceci dit, il a été constaté la faible affluence que connaît le marché des fournitures scolaires tout juste une semaine avant la rentrée annoncée. «Il n'y a plus de clients, du moins ici au centre-ville, nous explique un marchand, car toute la population, de la vieille ville a été délocalisée à la nouvelle ville Ali Mendjeli. L'avenir du commerce est dans cette nouvelle agglomération qui s'est agrandie rapidement et va vers les 500.000 habitants», a-t-il ajouté.