La 14e édition de la Foire du miel qui se tient à Chréa, du 23 au 29 août courant, attire un nombre important de visiteurs venus pour profiter de la fraîcheur de la montagne et tenter de trouver du miel à bon marché car, cette année, son prix a pratiquement doublé, selon des citoyens rencontrés sur place. «La production de miel a chuté de près de 80% cette année», affirment la plupart des apiculteurs exposant leurs produits pour expliquer cette hausse.

Quant aux causes de cette chute de la production de miel, elles reviendraient, selon des apiculteurs, à l'emploi des pesticides et insecticides par les agriculteurs, surtout ceux spécialisés dans l'agrumiculture et «nous savons tous que les abeilles butinent beaucoup les fleurs des agrumes», précisent-ils.

Ils rappellent que ces produits toxiques tuent les abeilles alors que ces dernières jouent un rôle prépondérant dans le maintien de l'espèce et dans la pollinisation, condition essentielle pour la production des fruits. «L'abeille a un rôle essentiel dans le maintien de notre biodiversité alimentaire car 35% de nos ressources alimentaires et 65% de leur diversité dépendent de la pollinisation. Sans la pollinisation par les abeilles, les fruits, s'ils apparaissent, deviennent dangereux pour le consommateur», indiquent les apiculteurs. Les autres raisons invoquées sont l'absence d'une pluviométrie suffisante durant l'année écoulée ainsi que les vols des ruches, les incendies et les prix exorbitants qu'ils doivent payer pour transporter leurs ruches de la Mitidja vers les Hauts-Plateaux durant des périodes déterminées. Le miel est très bénéfique pour la santé et sa qualité n'est plus à démontrer, les autorités concernées devraient se pencher sur cette question afin de développer cette filière qui pourrait constituer un élément-clé dans la nouvelle politique de diversification des exportations, mais il faudra viser en premier lieu la satisfaction des besoins nationaux et éviter les exportations de produits souvent non conformes.