Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

La direction de la Santé convoque une réunion d'urgence: La Maternité de l'hôpital d'Oran et celle de St Anne asphyxiées

par Sofiane M.

La direction de la Santé a convoqué, hier matin, une réunion d'urgence des directeurs des services des urgences de gynécologie et obstétrique de la ville, suite à l'asphyxie de la maternité de l'hôpital d'Oran et de celle de Nouar Fadéla (St Anne), a-t-on appris de sources hospitalière qui confient que la fermeture totale de la Maternité de l'EHU 1er Novembre depuis une dizaine de jours, serait la principale cause de cette grave situation. La maternité de l'établissement hospitalier universitaire 1er Novembre a, en effet, fermé ses portes depuis une dizaine de jours. Cette structure n'assure, aujourd'hui, ni les accouchements par césarienne ni par voie basse, ni les consultations, ni même les cas d'extrêmes urgences, a-t-on constaté, sur les lieux. Devant la porte fermée de cette maternité, une femme avec une grossesse à risque, sur le point d'accoucher est refusée par une dame en blouse blanche.

«La Maternité est fermée. Aller voir ailleurs !», lance sèchement cette «professionnelle» de la santé. Cette scène n'est pas un cas isolé, dans ces lieux : des femmes sur le point d'accoucher sont livrées à elles-mêmes. Cette maternité n'assure même pas les évacuations d'urgence vers les autres services de gynécologie et obstétrique. Les femmes, en plein accouchement, sont transportées par leurs familles vers les autres maternités de la ville et souvent elles sont refusées par plusieurs services, avant d'échouer, finalement, à la Maternité de l'hôpital d'Oran ou dans celle de Nouar Fadéla.

La fermeture de la Maternité de l'EHU 1er Novembre aurait été décidée, selon des sources bien informées, suite à la détection d'un virus dans le bloc opératoire du premier étage, réservé aux accouchements par césarienne. Le virus aurait, selon les mêmes sources, provoqué plusieurs infections de parturientes. La direction de cet établissement qui nie en bloc cette information préfère parler d'une opération de «désinfection de routine», des blocs et des salles de naissance. Questionnée à ce propos, une source autorisée à la DDS précise que les «désinfections de routine» sont programmées tous les 6 mois, dans les blocs et que ces opérations ne doivent pas durer plus de 48 heures. Pour en avoir le cœur net, nous nous sommes rendus à cette maternité, mais sans décliner notre profession, pour passer inaperçu. Nous nous sommes rapidement aperçus que l'existence de ce virus est un secret de polichinelle, partagé par le personnel soignant, dans cette maternité. Pour revenir à nos femmes, en plein travail d'accouchement et trimballée,s ici et là, elles s'échouent le plus souvent dans la maternité de l'hôpital d'Oran qui est, depuis le début du mois sacré, au bord de l'asphyxie.

«Nous avons enregistré, jeudi dernier, en l'espace de 24 heures, 32 césariennes et entre 70 à 80 accouchements par voie basse. Les blocs opératoires tournent à plein régime. Le nombre des consultations a, quasiment, doublé et nous nous attendons à atteindre une moyenne de 12.000 consultations pour le mois de juin. Les parturientes sont évacuées des zones reculées de la wilaya (Hassi Bounif, Bethioua?) vers la maternité de l'hôpital d'Oran», confie une source hospitalière. Dans la maternité de Nouar Fadéla (St Anne) c'est le même son de cloche. «La chargée de travail explose. La maternité est prise d'assaut par les afflux de femmes sur le point d'accoucher. Nous avons enregistré 11 césariennes en une seule journée», précise une autre source hospitalière.