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Transports: Les travaux du grand port du Centre lancés à la fin de l'année

par Yazid Alilat

Les travaux du grand port du centre du pays qui devrait être raccordé au réseau portuaire méditerranéen et africain, seront lancés d'ici à la fin de l'année, a annoncé hier dimanche le directeur de la marine marchande et des ports au ministère des Transports, M. Mohamed ibn Boushaki.

«Nous sommes encore au niveau des études», a-t-il indiqué à la radio nationale. «Les travaux vont commencer à la fin de cette année 2016, explique-t-il, et les groupements d'entreprises vont voir le jour». Cette infrastructure nationale «va permettre à un port algérien de faire partie d'un réseau de ports dans la région et récupérer nos parts de marché dans la région avec de nouvelles lignes maritimes, ainsi que le transbordements vers l'Afrique à partir de ce port».

La réalisation de ce port aux dimensions gigantesques, a été confiée à un groupement d'entreprises chinoises pour 3,3 milliards de dollars. Plus concrètement, la signature du contrat de réalisation a été faite en janvier 2016 entre le Groupe public national des services portuaires et les compagnies chinoises CSCEC (China state construction corporation) et CHEC (China Harbour engineering company). Le site de ce port commercial du Centre est à El Hamdania, près de Cherchell, dans la wilaya de Tipaza. Le projet sera financé dans le cadre d'un crédit chinois à long terme, selon Mohamed Ibn Boushaki. Dans la foulée, il rassure sur les projets de la CNAN d'acquérir des navires de transports de marchandises pour diminuer la part des pavillons étrangers dans le transport et le fret maritimes à destination de l'Algérie. «La CNAN va avoir un nouveau navire neuf prochainement et le programme d'acquisition de navires continue avec l'objectif de couvrir 25% de nos échanges extérieurs». M. Ibn Boushaki confirme que le nombre de navires prévus dans ce programme est de 26. «Nous sommes à une dizaine de navires. Dans deux années, on aura cette flotte pour réhabiliter le pavillon national». Il reconnaît cependant qu' «on ne peut couvrir à 100% la demande nationale, mais au moins à 25% pour minimiser la facture du transport de marchandises». Chaque année, l'Algérie débourse en moyenne 4 milliards de dollars pour le transport de ses marchandises par des pavillons étrangers. «Nous sommes en train d'injecter des capacités nouvelles à travers des partenariats avec des compagnies maritimes ; cela va nous permettre de couvrir les 25-30% fixés par les pouvoirs publics», ajoute-t-il. Les ports secs seront dorénavant dédiés également «aux exportations». «Il y aura un décret pour permettre de réserver ces espaces aux exportations». En outre, ces ports secs seront «dédiés exclusivement aux seuls investisseurs nationaux ; leur ouverture doit obéir à des conditions», a-t-il expliqué avant de faire remarquer que «nous continuons d'assainir ces espaces pour leur conférer un rôle au bénéfice de l'économie nationale».

La plaisance, une vieillerie devenue nouveauté

Par ailleurs, les conditions et modalités d'exercice des activités de transport maritime urbain et de plaisance maritime ont été adoptées mercredi dernier en Conseil des ministres, ouvrant la voie à l'émergence de nouveaux créneaux dans les activités maritimes et nautiques. Cette disposition prévoit en particulier «la promotion des transports maritimes urbains, la balade en mer, le ?'pescotourisme'' (sorties en mer pour la pêche au gros au profit de touristes), les restaurants en mer, et le jet-ski», a indiqué le directeur de la marine marchande et des ports au ministère des Transports. S'il a reconnu que ce secteur «accuse un grand retard», il souligne cependant que «le contexte a évolué». «Ces activités vont être ouvertes à l'investissement privé national, comme les bateaux restaurants itinérants ou fixes pour la plaisance en mer et réconcilier l'Algérien avec la mer», relève M. Ibn Boushaki, pour qui ce projet «a une portée sociale et économique dans la promotion des activités là où il y a demande de main-d'œuvre». Un cahier des charges réglemente l'accès à ces activités, et «on a surtout mis l'accent sur l'aspect sécurité de la navigation, car pour nous la sécurité des personnes est une priorité». La commission chargée de délivrer les autorisations pour les demandeurs de permis d'exploitation pour ces activités de plaisance maritime va se réunir dans une semaine, a indiqué M. Ibn Boushaki. Pour la wilaya d'Alger, il y a déjà deux demandes pour des bateaux-restaurants. «Avec ce texte, même si la saison actuelle est déjà dépassée, le privé national a le droit d'investir ce créneau». L'investissement est ouvert donc au privé national pour intégrer ce créneau du transport urbain maritime en été notamment, mais qui peut-être étendu également à d'autres saisons autres que l'été, en fonction des conditions météo, a-t-il ajouté. Sur la disponibilité de ports de plaisance et de marinas, il reconnaît que le secteur est pauvre en infrastructures. Pour la ville d'Oran en particulier, il indique que les travaux sont en cours pour la réalisation d'une marina à Ain El-Turck «pour avoir un aménagement qui va permettre de recevoir des navires de plaisance et promouvoir l'activité à l'ouest» du pays. En attendant, l'activité sera ouverte avec des lignes maritimes de transport urbain entre Alger et Bejaia via Tigzirt, Djendjen, et bientôt avec une ligne vers Cherchell et peut-être Tipasa, a-t-il rappelé. La compagnie nationale ENTMV exploitera dans un premier temps ces lignes. Pour autant, la grande question est qu'il n'y a pas suffisamment de ports de plaisance en Algérie. «Il y a un besoin en termes d'infrastructures, car on n'a pas de ports de plaisance au sens propre du terme, et il est temps de lancer la réalisation de ports de plaisance et de marinas liés aux sports nautiques et à la plaisance». Pour le moment, la solution, selon le directeur de la marine marchande et des ports au ministère des Transports, est d'utiliser les petits ports et les abris de pêche. «Il y a cette mixité, et on peut promouvoir ces activités dans les ports».