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Commerce: Un léger mieux pour les fruits et légumes

par Tahar Mansour

Plus qu'une dizaine de jours avant la fin de ce chaud ramadhan et les familles ne soufflent pas encore, au contraire elles sont interpellées par leurs progénitures pour l'achat des habits neufs pour l'Aïd el-Fitr. Dans les marchés de fruits et légumes, c'est un peu l'essoufflement des prix, la demande commençant par baisser chaque jour un peu plus. En effet, si au début du mois de ramadhan tout était raflé en moins d'une demi-journée, actuellement tout est disponible et les prix sont quand même moins élevés. La pomme de terre moins convoitée que durant les autres jours coûte entre 30 et 40 DA, la tomate a repris un peu de tonus en passant de 60 à 80 DA le kilo alors que la laitue n'a pas changé en demeurant à 80 DA. Les carottes, les betteraves, les courgettes valent 50 DA le kilo alors que le poivron et le piment sont toujours à 80 et 90 DA. Les haricots verts sont descendus jusqu'à 100 DA le kilo alors que ceux à écosser (rouges et blancs) ne dépassent guère les 130 DA. Les fruits tiennent toujours le haut du pavé même si la pastèque a perdu de sa superbe en voyant son prix passer à 50 et 60 DA, de même que les melons qui sont, enfin, cédés entre 70 et 90 DA, de grandes quantités étant apparues sur les différents marchés. Mais, à part l'abricot qui coûte entre 80 et 150 DA, les autres fruits sont toujours hors de portée des bourses moyennes, la pêche dépassant les 300 DA le kilo de même que la figue.

Les pommes trônent à 450 DA, les cerises à partir de 1000 DA alors que les fruits exotiques dépassent tout entendement. Les viandes blanches et rouges stagnent toujours dans la même fourchette, entre 240 et 280 DA pour les premières et à partir de 1100 DA pour les secondes. Les fruits secs pour le Tadjine Lahlou ont doublé de prix par rapport à l'année passée, les pruneaux coûtant entre 900 et 1100 DA, les raisins secs à partir de 700 DA jusqu'à 1200 DA et les abricots secs entre 900 et 1000 DA le kilo. Les limonades ont aussi pris plusieurs dinars d'augmentation alors qu'elles ont coûté déjà plus cher quelques jours avant ramadhan mais les gens en achètent toujours plus, surtout que la chaleur est revenue depuis un ou deux jours. Pourtant les familles commencent à avoir d'autres soucis durant cette semaine et se dirigent, surtout la nuit, vers les magasins d'habillement pour enfants qui sont très bien achalandés mais qui proposent des vêtements à des prix si élevés qu'ils donnent le tournis. La moindre petite robe pour fillette qui n'a pas nécessité plus d'un demi-mètre de tissu vaux entre 1500 et 6000 DA. Ces habits sont dits d'importation, la Turquie étant le fournisseur privilégiée de nos commerçants et de nos consommateurs. Pour les jeunes filles et les jeunes hommes, c'est toujours le «made in» qui prévaut et tous veulent y mettre le prix pour paraître le mieux vêtu devant ses camarades, quitte à ce qu'un pantalon et un tricot de qualité médiocre soient payés jusqu'à 10.000 (souvent plus) le tout avec en prime des baskets qui dépassent les 8000 DA. Chaque père de famille est partant pour une dépense qui avoisine les 3 millions de centimes s'il n'a que deux ou trois enfants.

Les magasins de produits de pâtisserie connaissent aussi une grande affluence et augmentent, eux aussi, «naturellement» leurs prix. La cacahuète est ainsi vendue entre 500 et 800 DA ; le kilo de farine a pris au moins dix dinars de plus alors que la semoule moyenne coûte déjà 20% de plus, selon la qualité et la marque. Les autres produits sont à l'avenant comme l'amande qui s'est élevée à près de 2000 DA le kilo ou les pistaches qui trônent à plus de 3500 DA. Enfin, les derniers jours de ramadhan seront certainement aussi «chauds» (pour les prix des produits de première nécessité) que les premiers jours car, en prévision de la fermeture des commerces les jours de l'Aïd qui coïncident cette année avec la fête de l'indépendance (5 juillet) les ménages voudront se constituer des réserves dans tout ce qui se mange, revenant donc à une forte demande qui fera augmenter automatiquement les prix.