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Exploitation de migrants clandestins : La LADDH tire la «sonnette d'alarme»

par R. N.

Dans un rapport publié le 16 janvier, Houari Kaddour, le secrétaire national chargé des dossiers spécialisés à la LADDH, tire la «sonnette d'alarme» quant à la situation des «migrants africains en Algérie». Selon l'auteur du document de deux pages, des «employeurs, entrepreneurs et des propriétaires de grandes superficies agricoles, exploitent des immigrants clandestins africains au mépris des lois applicables en vigueur, dont la loi n°90/11 portant relations de travail». La même source affirme que ces travailleurs «ne sont pas déclarés à la sécurité sociale», ni «au ministère du Travail ou au ministère de l'Intérieur».

«Les nouveaux féodaux exploitent les travailleurs africains sans papiers, dans leurs ateliers de construction ou dans l'agriculture, leur octroyant de bas salaires», affirme M. Kaddour, ajoutant que «la rémunération de ces travailleurs représente moins de la moitié du salaire minimum reçu par un travailleur algérien». Selon lui, aussi, les migrants sont «logés dans des maisons en dessous des standards», et ceux «qui ne disposent pas de documents officiels» sont «menacés d'être dénoncés aux services de sécurité».

Houari Kaddour demande aux «autorités» de procéder à «des enquêtes approfondies» sur «l'exploitation des migrants africains». «La LADDH met en garde contre l'exploitation de la situation humanitaire difficile des migrants illégaux et de leur mise en situation d'esclavage moderne», ajoute le rapport de M. Kaddour.

Le rapport «demande aux employeurs de respecter les lois du travail, et à l'inspection du travail d'organiser des contrôles sur le terrain dans tous les secteurs et en particulier dans le secteur de la construction, des travaux publics et de l'agriculture, mais également dans les entreprises chinoises et turques».

Houari Kaddour estime le nombre de migrants illégaux entre 11.000 et 13.000. Il affirme que la LADDH s'est rapproché des «directions de l'emploi» sur le territoire national pour «avoir le nombre d'autorisations d'emploi octroyées aux entreprises algériennes», pour «le comparer au nombre réel comptabilisé sur le terrain», mais «n'a pu avoir» de données à ce sujet.