Après une courte période de clémence, les prix des fruits et légumes ont
pris, en ce début d'année 2016, un régime au goût piquant. Ce n'est pas encore
la flambée, certes, mais les affiches plantées au milieu des marchandises font
ressentir une certaine agressivité qui fait sursauter la clientèle. « Comment
se fait-il, il y a deux jours, j'ai acheté la pomme de terre au prix de 35
dinars/kilo, et aujourd'hui (hier, samedi 2 janvier), ce prix est à 40 dinars !
», rétorque un client devant un stand de fruits et légumes dans un marché du
centre-ville. Calmement, le marchand lui répond que « les prix en pareille
période de la saison hivernale, où les marchés sont approvisionnés à partir des
serres, enregistrent toujours une hausse ». Ainsi, la courbe des prix est
appelée à garder sa croissance dans les prochains jours. Certains soutiennent
encore que c'est le temps printanier qui garde aux prix une relative stabilité,
sinon la situation aurait été pire si le mauvais temps s'en serait mêlé. Aussi
invraisemblable que cela paraisse, les conditions climatiques actuelles qui
suscitent l'inquiétude des agriculteurs maintiennent une stabilité relative des
prix au niveau des marchés. Bien sûr, les effets ou les retombées de la
sécheresse, si sécheresse il y a, ne se font pas ressentir dans l'immédiat, car
il faut compter jusqu'aux prochaines récoltes pour subir le prix à payer, mais
pour le moment, la mercuriale est tout juste secouée par le vent saisonnier,
inculquant des hausses légères aux prix. La tomate est cédée entre 40 et 50
dinars/kilo, atteignant par endroit jusqu'à 70 dinars, la carotte entre 70 et
80 dinars/kilo, le poivron doux à 140 dinars/kilo, le piment entre 160 et 180
dinars/kilo, la courgette à 120 dinars/kilo, la salade à 100 dinars, les
oignons à 90 dinars/kilo, en somme, des prix pas trop élevés pour une période
hivernale, réputée pour ses chaudes sautes d'humeur sur le front de la
mercuriale. Les fruits, quant à eux, c'est un luxe pas facile à atteindre par
les temps qui courent. La mandarine, un fruit de saison pourtant, garde
toujours le cap des 130 jusqu'à 180 dinars/kilo, les oranges entre 100 et 150
dinars, les bananes ont enregistré une hausse considérable, atteignant jusqu'à
220 dinars/kilo et les pommes de bonne qualité à partir de 180 dinars. Les prix
des fruits sont bel et bien devenus inabordables pour de larges couches
sociales. Pareil pour les viandes rouges et blanches. Les viandes rouges
gardent toujours le haut de l'affiche, avec des prix longtemps installés à la
même barre, variant entre 800 et 1.300 dinars.
Quant au poulet, son prix chez les détaillants, hier, a atteint 350
dinars. Alors que la sardine, pour ne citer que ce poisson prisé à cause de son
prix (naguère) abordable, elle a été cédée, ces derniers jours, à 500 dinars le
kilo. Un prix record -qui plus est affiché- pour une qualité très mauvaise !