Fait très rare, l'Algérie résilie un contrat de réalisation avec un groupe étranger. Hier dimanche, l'Algérie et la Corée du Sud ont annoncé à Alger l'annulation à l'amiable d'un contrat de plus de 750 millions de dollars pour l'étude et l'aménagement de la nouvelle ville de Sidi Abdallah.

C'est le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville qui a indiqué que la décision a été prise lors de la rencontre du ministre, Abdelmadjid Tebboune, avec l'ambassadeur de la Corée du Sud à Alger, Kim Chong Hun. Le contrat relatif à l'étude et l'aménagement de la nouvelle ville de Sidi Abdallah (ouest d'Alger) avait été confié à la société coréenne Keangnam, qui n'aurait pas progressé dans les travaux de réalisation. En fait, c'est au mois d'août dernier que le ministre de l'Habitat, Tebboune, avait pris la décision de résilier le contrat de Keangnam. Il avait alors poli les angles en indiquant qu'il a été convenu de régler à l'amiable le contentieux avec le groupe sud-coréen Keangnam. «Nous ne voulons pas que ce litige avec le groupe coréen altère les bonnes relations entre nos deux pays. Nous avons décidé de le régler à l'amiable'', avait-il alors précisé lors d'une rencontre à Alger avec le ministre sud-coréen du Territoire, des Infrastructures et des Transports, Yoo Li-Ho. Ce projet d'étude et de réalisation de la nouvelle ville de Sidi Abdallah avait été confié en 2008 à ce groupe pour un délai de réalisation de 51 mois. Cependant, la réalisation du projet traînait en longueur, et le taux d'avancement du projet n'était que de 18%. Pour M. Tebboune, Keangnam fait «l'exception» par rapport aux entreprises sud-coréennes, connues pour leur «sérieux» et leurs bonnes performances en Algérie. L'arrivée sur le marché algérien de la construction du groupe sud-coréen est intervenue en septembre 2008 lorsque Keangnam Entreprises avait annoncé avoir décroché, dans le cadre d'un consortium local, un contrat de 758 millions de dollars en Algérie pour la réalisation d'infrastructures dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah. Ce consortium se composait des compagnies sud-coréennes Taeyoung Engineering and Construction, Hanyang Corp et Byuck Engineering, toutes spécialisées dans le secteur de la construction. Keangnam Entreprises a fait savoir dans le communiqué qu'elle a rendu public que le contrat devait être signé avec les autorités algériennes représentées par le ministère du Tourisme, de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, vers la fin du mois d'octobre. Le projet portait notamment sur la réalisation de routes, d'infrastructures hydrauliques et de télécommunications au niveau de la nouvelle ville de Sidi Abdallah, où l'essentiel des efforts de l'Etat se concentre pour la création d'un nouveau pôle technologique. Plusieurs contrats de réalisation d'infrastructures routières ont par ailleurs donné lieu à des litiges financiers, notamment avec la japonaise Cojaal, mais les deux parties ont décidé «de traiter leur différend à l'amiable, sans cessation des activités du groupe japonais en Algérie. Le cas du groupe sud-coréen est plus clair, car n'ayant pu avancer dans les travaux, avec un retard énorme sur le calendrier. Les difficultés financières actuelles de l'Algérie ayant définitivement tranché sur ce dossier, indique-t-on.