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Ligne Hassi Bounif ? Oran : Le diktat des transporteurs publics

par J. Boukraa

En dépit des efforts des services de la direction des transports et des autorités, l'organisation du transport laisse à désirer. Si les bonnes intentions s'affichent publiquement, la réalité du terrain plaide pour une dégradation continue de ce secteur stratégique. Au quotidien, cela se traduit notamment par une foule de désagréments pour les usagers et de multiples violations du code de la route. En effet, par le biais d'une lettre adressée à la direction des transports, dont une copie nous a été remise, les habitant de Hassi Bounif dénoncent l'anarchie qui prévaut au sein de la commune concernant le transport public. Selon les rédacteurs de la correspondance, « le matin, certains chauffeurs et receveurs font leur diktat et nous pourrissent la vie. Nous subissons leur loi à partir de 7 heures du matin jusqu'à 9 heures. Les bus qui relient Hassi Bounif à Dar El-Beida ne font que la moitié de l'itinéraire pour s'arrêter à Hai Essbah. Nous devons prendre notre mal en patience jusqu'à ce que daignent ces préposés au transport à faire preuve d'indulgence et ce n'est qu'a partir de 9 heures qu'ils prennent en charge les citoyens. Le soir c'est à nouveau la galère à partir de Dar El-Beida. C'est tard dans la nuit que les gens commencent à rejoindre leurs domiciles ». Cette situation pénalise les citoyens qui sont contraints de prendre plusieurs bus pour rejoindre leurs foyers. Les usagers de cette ligne lancent un appel aux responsables du secteur des transports de la wilaya pour remédier à cette situation. Le cas de Hassi Bounif n'est pas isolé. Pratiquement dans la majeure partie des communes limitrophes, les habitants éprouvent les pires difficultés à rejoindre leur travail et à rentrer chez eux en fin de journée. En effet, seulement une quarantaine de lignes couvrent toutes les localités et les agglomérations rurales que compte la wilaya. Ces lignes sont desservies par près de 300 véhicules totalisant quelque 4.000 places. Un nombre jugé très insuffisant vu la population qui vit dans ces zones. Ceci attire les taxis clandestins qui viennent répondre aux besoins des citoyens qui rencontrent de sérieuses difficultés pour se déplacer. Pour rappel, près de 900 transporteurs en commun ont été sanctionnés durant le premier trimestre de l'année en cours, pour diverses infractions. Suite à ces sanctions, les bus ont été mis en fourrière pour une durée de 8 à 45 jours selon la nature de l'infraction. Parmi les infractions on cite le non-respect des horaires de rotations, du temps d'arrêt, de l'itinéraire ainsi que de la desserte de la ligne, changement d'itinéraire, les faux arrêts, surcharge. Les usagers des transports en commun sont transportés dans des conditions lamentables. La plupart des bus circulant à Oran sont dans un état de vétusté et d'insalubrité très avancé. Il suffit uniquement de se rendre à une station de bus, n'importe quelle destination, et prendre n'importe quel bus pour se rendre compte de l'état des bus qui circulent dans la deuxième capitale du pays.