Probablement,
l'Algérie est le seul pays au monde qu'on critique et qu'on dénigre avec ses
gouvernants et où l'on traite sa représentation nationale de tous les
qualificatifs, que ce soit en public ou en privé, sur les réseaux sociaux, dans
la presse, dans les cafés ou dans les salons de coiffure, peu importe où, sans
que l'on risque quoi que ce soit. L'Algérie est-elle un pays démocratique ?
Dans un sens, oui, et largement ! L'Algérien se permet d'avoir son opinion, son
avis et sa vision des choses sur tout ce qui concerne les affaires de la cité,
du football à la politique, sans aucun doute. Peut-il changer le cours des
choses ? Pas si sûr ! Le pouvoir politique est tellement centralisé, que les
décisions ne peuvent venir que d'en haut et les assemblées élues ne sont en
réalité que des caisses d'enregistrement. Souvent ces décisions prises sans
l'assentiment ou l'approbation des citoyens ne sont pas concrétisées sur le
terrain à cause de leur blocage et de leur rejet par ceux qui ne les avaient
pas demandées ou acceptées. Ca passe ou ça casse, tel est le mode d'action en
politique algérienne, ainsi la casse est partout étendue dans le paysage
quotidien. En Suisse, le peuple est très impliqué dans le processus décisionnel.
Le citoyen n'est plus cantonné dans un rôle d'électeur, qu'on mobilise une fois
tous les cinq ans pour élire ses représentants. La démocratie directe suisse
lui permet de s'investir pleinement dans la vie politique de son pays, par la
possibilité de s'exprimer sans passer par le truchement de représentants. Le
peuple suisse peut déclencher un référendum pour modifier la constitution ou
rejeter une loi, à condition de réunir un certain nombre de signatures exigées.
Et ça passe sans casse ! Mais peut-on transposer la démocratie participative
dans un pays écartelé sans régionalisation (à ne pas confondre avec le repli
régionaliste) ? Là est la question !