Oultache, l'ex-chef de l'unité aérienne de la DGSN, a rejeté toutes les accusations avancées par le juge Kouadri. «J'ai la conscience tranquille. Moi et les autres accusés avons tout fait dans les normes. D'ailleurs, même l'expert et les inspecteurs ont prouvé cela», répondit sans sourciller Oultache.

Revenant à la charge, le juge rappela les accusations du «faux et usage de faux», «falsification du PV de désignation du président du comité des marchés». Réponse d'Oultache : «Il faut demander cela à la direction de l'administration générale. C'est elle qui contrôle tout. Nous, tout ce que nous avons fait, était légal. Les inspecteurs des finances ont tout vérifié et avaient avalisé notre travail ». Et d'ajouter « nous avons même reçu une félicitation pour ce travail de la part de Tounsi, Allah Irrahmou ». Ne s'arrêtant pas là, il lance « c'est la police judiciaire (PJ) qui a monté ce dossier contre moi».

Quittant la barre très irrité, Oultache laissa la place au président de la commission des marchés, le divisionnaire Yahiaoui. D'emblée, ce dernier réfuta le poste de président de commission, et dira « en tant qu'ingénieur en informatique on a fait appel à moi pour contribuer à l'exécution du programme de modernisation ». Concernant le marché 139 pour la fourniture des onduleurs, il dira « mon rôle a consisté à l'élaboration d'un cahier des charges, s'adressant uniquement aux constructeurs. De ce fait, l'entreprise ABM est exclue parce que, tout simplement, cette société n'est pas un constructeur ». Il persiste sur son affirmation.

Le président revient sur le fait qu'à la suite des études des offres, il ne restait qu'un seul soumissionnaire et de ce fait l'appel d'offres devait légalement être complètement reformulé publiquement.

Le deuxième jour du procès s'est poursuivi très tard dans la soirée du jeudi et a vu l'audition des autres accusés. Appelé à la barre, le PDG d'ABM a lui aussi nié les accusations en rappelant que la société ABM n'a conclu que deux marchés avec la DGSN sur les 06 marchés de cette dernière. Le premier est un marché de fourniture d'équipements informatiques attribué à ABM en 2007 suite à un appel d'offres international. Le deuxième a trait à la fourniture de consommables en 2008. Concernant le marché de fourniture d'équipements informatiques attribué en 2007, il assure que ABM, qui avait soumissionné pour plusieurs lots de ce marché global avec 04 autres fournisseurs, n'a obtenu qu'un seul lot ne représentant que 8% du marché global. Concernant le marché relatif à la fourniture de consommables, la société ABM n'a été retenue que pour un seul marché de trois contrats et les deux autres marchés ont été attribués à deux autres fournisseurs et cela représente moins de 2,5% du chiffre d'affaires de l'entreprise en 2007.

Le procès reprendra dimanche avec l'appel des témoins, les plaidoiries de la défense avant le réquisitoire du procureur.