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Imposteurs de formation et bonimenteurs par vocation !

par El-Houari Dilmi

Tirée d'une histoire, absconse?comme un fleuve détourné ; il s'agit de la plus vieille trouvaille de l'homme, avec ce génie « transhumain » mis dans un cube et soigneusement caché dans un isoloir rapiécé. S'il se trouve que des gens acceptent mal de flétrir avec l'âge, il en est d'autres qui, sans être aveugles, ne veulent plus rien voir. Même pas dans la paume de leurs mains froides. Ni devant leurs miroirs « congelés ». Ni derrière leurs dos troués. Ou le trou béant de leur petitesse encagée. Parti à la recherche d'une lubie ; paumé dans une prodigalité océanique de fantaisies en plastique?recyclé, Larbi découvre que son avenir de mortel, lui qui naquit au-dessous du niveau de la flotte, se trouve, peut-être, caché dans une urne. Mais pavée de bonnes intentions. Croyant mordicus en une seule idée, celle que les urnes vont au paradis, parce qu'ouvertes aux quatre vents, elles portent tout le poids des rêves ; les bons et les mauvais, de tout le pauvre peuple des votants. Pour Larbi, une urne filant d'entre les doigts d'un raboteur distrait à l'art discret de mettre nez à nez les vendeurs de dépliants rassis et les saltimbanques de tours de passe-passe avariés. Mettre face à face les bonimenteurs par vocation et les imposteurs de formation. Renvoyer dos à dos les ravisseurs des aspirations inhumées et les fossoyeurs des rêves sous perfusion. Cajoler une urne, s'émerveille Larbi, est un geste si simple qu'il peut sauver une vie. Une génération. Une folle idée. Un lopin de pays. Faite pour lutter contre le marché, tous les marchés de dupes, l'urne, promise à faire les « Unes » des canards « maldisants », est si diaphane qu'elle peut scanner un principe?en bois. Une intention dissimulée. Un « papier » programmatique périmé. Un portrait, ou un visage grillé (s). Un portefeuille piégé. Une carrière chipée. Et parce que personne d'autre qu'un raboteur ne sait sonder l'âme muette d'une urne gentille, qui a dit que ses secrets sont inviolables ? Son message impénétrable ? Sa mémoire éternelle ? Son verdict sans appel ? Aussi vrai que gagner une urne, c'est un peu remporter son petit morceau du pays profond?