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Un espace vert à l'abandon

par Rekibi Chikhi

Les immeubles qui tiennent, de part et d'autre, le siège de la CNAS de Constantine comme des serre-livres, à la rue Benabbes, immeubles que tous les Constantinois connaissent sous le nom de Lavigerie, surplombent un bel espace vert. Hélas ! Ce talus très verdoyant est victime de toutes sortes d'agressions. A commencer par celles commises par certains habitants eux-mêmes. Les déchets ménagers jetés par les fenêtres des cuisines, un geste d'incivisme, qui a transformé la partie haute de cet espace en pente en une décharge publique, est une situation dénoncée par des locataires qui ont pris attache avec notre bureau. Des bouteilles et des sachets en plastique jonchent le sol ainsi que des boîtes et des cartons et diverses boîtes de conserve en métal dégagent des odeurs nauséabondes. L'agression ne se limite pas à cela, le petit portail métallique situé sur le mur de soutènement bâti sur le côté bas de cette pente luxuriante qui donne sur la rue Rabah Bitat, est resté ouvert depuis quelques mois pour on ne sait quelle raison. Des détritus des travaux, des déchets de tous types bloquent presque l'entrée. Certains habitants, des jeunes pour la plupart, ont trouvé à travers cette porte un raccourci qui les mène vers les hauteurs de la cité Belle vue, en passant notamment par les immeubles de Lavigerie. «On n'aura plus à faire tout le détour et passer par la rue Kennedy pour atteindre nos immeubles», nous a confié un jeune qui a emprunté l'étroit passage et qui a tout de suite disparu des regards en se faufilant entre les hautes plantes. Des délinquants y ont trouvé un lieu bien protégé pour s'adonner à la consommation de boissons alcoolisées. «Parfois, quand on est en plein travail, on est très surpris de voir quelqu'un en train de scruter nos mouvements dans nos bureaux», se sont plaints des employés de la CNAS dont les fenêtres de l'une des façades donnent sur ce talus. Une grosse fuite d'eau potable vient aggraver la dégradation de cet espace vert, la jointure de trois canalisations sous forme de T, a été fortement endommagée, de l'eau potable ruisselle donc et depuis des mois du haut de cette pente vers le bas, en continuant son chemin le long du trottoir longeant la rue Rabah Bitat. «On a contacté plusieurs fois la Seaco, ils sont venus et ont établi un constat, ils nous ont promis d'intervenir dans les plus proches délais, en prétextant que les travaux entrepris dans le cadre de l'événement ??Constantine capitale de la culture arabe'' au niveau du quartier Bab El Kantara, les empêche de faire vite», ont déclaré certains citoyens. Cette eau ruisselante a favorisé la prolifération de toutes sortes d'insectes, avons-nous constaté. «On veut que l'APC referme cette porte et pourquoi pas aménager cet espace vert pour recevoir des familles habitant le centre-ville; ce genre d'espaces manque ici et celui-ci se prête bien à devenir un espace de détente», disent des habitants.