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Education : Les syndicats appellent à un dialogue «efficace»

par Salah-Eddine K.

La grève de 2 jours (10 et 11 février) qu'a connue le secteur de l'Education nationale ne semble pas apporter les réponses que ces syndicats attendaient de leur tutelle.

Questionnés hier sur les déclarations faites par la ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit au premier jour de la grève dont le taux de suivi a été, selon elle, «très faible», les syndicats estiment que la vraie question ne réside pas au niveau des chiffres, mais plutôt dans la volonté de sauver le secteur de l'éducation et de lui donner la place qu'il mérite. La tutelle soutient que la participation à cette grève a été à un peu plus de 11% chez les enseignants et presque insignifiante chez les adjoints de l'Education (1,85%) et intendants (0,8%).

Pour le président de l'UNPEF, Sadek Dziri, le taux de 11% donné par la ministre ne peut en aucun cas «changer» le fait que des élèves se sont retrouvés dans la rue et que les établissements scolaires ont connu durant cette grève de réelles perturbations.

«Nous aurons aimé que la ministre se focalise sur l'intérêt des élèves et non pas sur les taux exacts. Un seul enseignant qui fait grève et c'est tout le programme qui se trouve bouleversé et amputé. Sans compter les désagréments que cela peut provoquer dans les établissements», ajoute notre interlocuteur.

Celui-ci dira que seule une vraie écoute des revendications des enseignants et des travailleurs du secteur est à même de permettre de trouver des solutions dans un cadre de dialogue et de concertation, dans l'intérêt de l'élève et de l'éducation. Dziri ajoute que les syndicats ont déjà évoqué leurs revendications, mais la tutelle, selon lui, préfère continuer dans une fuite en avant. «La tutelle pouvait ouvrir par exemple le dossier des revendications dites urgentes, telles que la promotion des enseignants, en guise de geste de bonne foi», ajoute le syndicaliste.

Achour Idir, du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), a estimé lui aussi que le taux de 11% donné par la ministre de l'Education s'il n'est pas erroné, il représente quand même un nombre de 1,5 million d'élèves qui ont raté des cours pendant ces 2 journées de débrayage. Il souligne que la ministre a manqué l'occasion de montrer sa bonne volonté pour apaiser la situation et d'être à l'écoute des enseignants et travailleurs du secteur. Pour ce syndicaliste, remercier les enseignants qui «n'ont pas fait de grève et blâmer ceux qui l'ont faite, cela ne peut mener à rien».

Meziane Meriane, le président du SNAPEST, indiquera à propos de la déclaration de la ministre par rapport au taux de participation des enseignants à cette grève que le véritable problème reste posé car les revendications des enseignants sont légitimes et on ne peut les effacer d'un revers de la main. «Je dirais à la tutelle qu'il faut penser à l'après-grève et se mettre au dialogue», dira-t-il.

Un dialogue qui doit être efficace et porteur de résultats en associant toutes les parties concernées (tutelle, finances, fonction publique) afin que chacun prenne ses responsabilités.

Des conseils nationaux des syndicats concernés (SNAPEST, CLA, SNAPAP, SATEF, SNAPEP) se tiendront prochainement pour décider des suites à donner à leur mouvement.